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Des nouvelles officieuses de l'Iran. Munie d'un téléphone mobile, Sepideh Farsi s'est rendue à Téhéran au printemps 2008 pour prendre le pouls de la mégalopole. Images prises sur le vif qui impriment au film un foisonnement, une urgence. La réalisatrice a contourné la censure en s'assurant une relative invisibilité et une totale liberté de mouvement. Au plus près des gens de Téhéran, passants, bonimenteurs, commerçants, jeunes et vieux, Sepideh Farsi réussit un curieux collage où se dessinent les prémices du soulèvement populaire qui éclata en juin dernier, à l'issue de l'élection présidentielle.
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Le film a bien sûr les défauts formels liés à son dispositif sauvage, ce qui pourrait ne pas être gênant. L'ennui, c'est que cette opération de filmage clandestin ne produit pas grand chose au-delà de son principe. Des longues conversations sont enregistrées, où l'on sent certes de la part des protagonistes, une exaspération vis-à-vis de l'hypocrisie du régime, mais rien de saillant ne s'en dégage.
En enchaînant ces bouts d'interviews, dont le contenu est souvent très anecdotique, la réalisatrice ne fait pas émerger de véritables personnages. Elle montre par ailleurs à peine la ville.
Sans forme et quasiment sans fond, Téhéran sans autorisation n'a guère de raison d'être, si ce n'est celle de rappeler que les Iraniens souffrent aujourd'hui des effets d'un régime terriblement violent, qui ne leur ressemble pas.