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Avec trois claquements de portes, deux grincements de parquet et un froissement de drap, Oren Peli, en ne donnant rien à voir, rappelle à notre mauvais souvenir toutes nos vieilles insomnies. Déjà que Le Projet Blair Witch nous avait fait passer l’envie de dormir à la belle étoile, Paranormal Activity, lui, nous empêche carrément de dormir dans notre bon vieux lit. What’s next ?
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Un budget ne dépassant pas la bouchée de pain, une réalisation "cinéma-vérité", un buzz énorme sur internet... Ça ne vous rappelle rien ? Bon sang mais c'est bien sûr ! Paranormal Activity est le Projet Blair Witch das années 2010, calibré pour le même type de public.
Or, il subsiste une grande différence entre les deux films. Là où Blair Witch travaillait son rythme en le laissant s'appesantir pour insuffler une véritable peur lors des scènes de frousse, Paranormal Activity se rate en ne donnant de la peur qu'en pleine nuit, là où on s'y attend.
De plus, les effets spéciaux peinent à convaincre et la fin est bien trop "cinéma" comparée au reste du film (même la fin DVD, anticlimatique au possible, ne remonte pas le niveau). On aurait aimé adorer ce film, et on est d'autant plus déçus que l'attente était très forte. Malheureusement, Paranormal Activity est un sous film de fantômes, piochant dans les rushes de feue l'émission "Mystères" pour ses effets spéciaux. Un bien bien triste pétard mouillé.
Toutes les critiques de Paranormal Activity
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L'effet recherché est évident : hausser d'un cran le niveau de l'horreur à coup de sons sourds qui glacent le sang ou d'ombres projetées sur une porte. Reste que l'on aura beau remettre en cause son principe marketing un rien putassier, on ne pourra que reconnaître l'efficacité de son immersion progressive vers l'angoisse.
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(...) un montage d'images cafouilleuses évoque le témoignage posthume des victimes d'une entité monstrueuse. Et ça marche !
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Ce genre de film, pauvre mais méticuleusement tourné, joue idéalement sur la frustration (de l’absence) et l’angoisse (de la présence) en même temps. Principe formidablement dynamique qui ne fonctionne que parce que tous les éléments s’agencent parfaitement. (...) Avec ce type d’effets minimalistes et extrêmement anxiogènes, Paranormal Activity ouvre une alternative lo-fi au fantastique hollywoodien en pleine surenchère numérique. Signalons enfin que le cinéaste, hésitant, a tourné trois fins différentes. On ne verra hélas en France que la plus simple.
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(...) il est dommage que le réalisateur se laisse aller, à un moment précis du film, à quelque complaisance et effet spectaculaire, balayant ainsi tout doute et ambiguïté quant à la réelle nature du danger. Malgré cela, Paranormal Activity fout bien le trouillomètre à zéro.
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Bruits bizarres, draps qui se soulèvent, crises de somnambulisme : Oren Peli installe une tension qui va crescendo. Un malaise que renforce le côté amateur, l’image vidéo en mode "nuit". Il sait que ce qui fait peur, c’est ce qu’on ne voit pas. Après la vague du film de torture ("Saw", "Hostel"), l’horreur minimale et suggestive de "Paranormal Activity" est une bouffée d’oxygène.
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De la créature, on ne verra rien, ou presque. Jusqu'au dernier plan du film, que l'on taira, la caméra est bien impuissante à capter autre chose que des bruits ou, au mieux, des traces informes sur un lit de farine. Mais c'est entre les deux concubins que ça grince. La caméra agit comme un amplificateur de ce huis clos dans lequel le couple devient la figure ultime de l'enfer. Point de violence entre les deux jeunes gens, à peine quelques crises d'exaspération - notamment de la part de Katie, qui supporte mal l'omniprésence de l'oeil numérique.
Ce qui se joue ici, c'est la mise au jour du mensonge que recouvre le rêve d'harmonie vendu avec le pavillon de banlieue américain, la manière dont il accroît plus qu'il ne réduit la distance entre deux êtres, et dont celle-ci peut se transformer en haine féroce. Le film n'est évidemment pas un documentaire. Mais il n'en est pas si éloigné : à en croire le dossier de presse, il serait la représentation à peine fantasmée d'un épisode autobiographique.
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Craquements, mouvements de drap et claquements de porte constituent les recettes de ce huis-clos étouffant. Sauf que le buzz persistant risque de se retourner contre Paranormal Activity. Car si cette série B à la mise en scène taillée au cordeau fait frissonner, elle ne poussera sans doute pas les vrais amateurs de cinéma d'horreur sous leur siège.
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Plutôt bien ficelé au niveau du montage, Paranormal Activity joue sur l'angoisse nocturne, sur les démons de la nuit, sur le surnaturel. Mais ce film home made est surtout une remarquable opération marketing. Ceux qui aiment le grand frisson, les sueurs froides peuvent vraiment s'abstenir.
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Ce côté "fait à la maison" donne au film un climat amateur qui crédibilise ce qu'on voit à l'écran. En fait, il ne se passe pas grand-chose, mais on y croit. Sans se ruiner en effets spéciaux, Peli filme le quotidien de ce couple comme un reportage pour Ca se discute, tout en sachant doser soigneusement le crescendo de la terreur. Mais ce cinéma-vérité a ses limites. A savoir une photographie plutôt laide, des scènes répétitives et une interprétation parfois moins crédible que les manifestations de l'au-delà.
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par Yann Lebecque
Ce premier film tourné sans aucun budget tient parfaitement ses promesses, ne déviant jamais de la route tout simple qu'il s'est tracé, sorte d'improbable chemin vicinal traversant Hollywood en évitant tous les lieux communs et autres pièges à touristes.
(...) le premier long d'Orel Peli est loin de se procurer le grand frisson escompté et prouve, si besoin est, que le recours au procédé de la caméra subjective pour abolir la frontière entre la fiction et la réalité n'est pas obligatoirement synonyme de réussite.
Entretenant l'illusion du film fauché mais génial (ce qu'il n'est jamais), Paranormal Activity laisse croire que pour réussir il serait désormais inutile d'avoir un minimum d'exigence ou de talent - les moyens étant qu'un artifice publicitaire dont il bénéficie malgré lui. Maigre effet de vitesse (court-circuiter les canaux habituels mais y réussir), à la tendance nouveau riche. Et surtout grande défaite esthétique.
La campagne marketing assure que c'est effrayant. L'Express assure que c'est une escroquerie.
Curiosité et méfiance : la bande-annonce, pompée sur celle de Rec - les réactions du public filmées en caméra infrarouge -, paraissait déjà suspecte. L'escroquerie se confirme quand on découvre le dispositif (minimaliste) du film : deux jeunes Américains très moyens installent une caméra de surveillance dans leur hideuse villa, soi-disant hantée, de la banlieue de San Diego. Et qu'observent-ils ? Une porte qui claque, la lumière du couloir qui s'allume en pleine nuit. C'est tout ? Oui. L'arnaque absolue, on vous dit.