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Deux personnages, une trajectoire rectiligne et pas le moindre morceau de bravoure ostentatoire à l’horizon : Ma vie avec Liberace est d’une facture si modeste que l’on se demande s’il s’agit bien du chant du cygne de Steven Soderbergh au cinéma. Pour autant, cet étrange mélo ne manque ni d’éclat ni d’inspiration, dépassant même sans forcer les « mondofilms » de type Traffic ou Contagion qui ont jalonné la carrière hollywoodienne du réalisateur. Lequel enregistre ici, avec une précision chirurgicale mâtinée d’ironie sourde, le mystère et l’absurdité d’une vie de couple au long cours : rapports de pouvoir qui structurent l’intimité du duo ; mélange de concessions, de gâteries et d’humiliations
plus ou moins tolérées (voire secrètement désirées) selon la période et le point de vue. La force du fi lm réside dans sa manière d’animer cette double routine (celle du biopic et celle de l’étude de moeurs) sans jamais sombrer dans l’hystérie de la romance passionnée ni celle de la caricature du showbiz gay seventies à la Michou – ce qui n’empêche pas une causticité qui confine parfois au comique absolu. Tout au long du film, Soderbergh nourrit un trouble insondable et ténébreux, une ambiguïté à la fois subtile et dynamique qui dépasse jusqu’aux motivations conscientes des personnages. Une réussite qui tient aussi à l’osmose fabuleuse entre les deux acteurs, au point qu’au bout d’un quart d’heure, on ne cherche plus à déterminer qui, de Douglas ou de Damon, est le meilleur.
Toutes les critiques de Ma vie avec Liberace
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Soderbergh aime ses personnages et nous fait partager sa passion, ne serait-ce que parce que son film est avant tout l’histoire de deux personnes qui s’aiment. Il n’est pas impossible de sentir une vive émotion en voyant l’Adonis vieillissant sourire, la larme à l’oeil, devant des images de celui qu’il a adoré.
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La plus grande qualité de MA VIE AVEC LIBERACE n’est pas son audace. C’est son exigence de mise en scène et d’interprétation, qui confine au sublime. Son intelligence à souligner l’universalité de l’amour alors que l’homosexualité divise encore les sociétés… Hollywood disait du film qu’il était trop gay. Soderbergh répond de manière lapidaire dès les premières minutes : Thorson, alors émerveillé devant le concerto de Liberace, lance « C’est drôle qu’un tel public aime un truc aussi gay ». Réplique un peu bête qui provoque le rire de connivence. Un rire qui veut tout dire.
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Et si c’était ce massacre des idoles qui était le vrai bon «scandale» du film, plus que la vision de deux hommes se roulant des pelles ? Toute cette bienfaisance repose sur les épaules (à paddings) d’un couple d’acteurs qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’hyper-super-sensationnel : Michael Douglas plus que parfait dans la peau liftée du héros, et Matt Damon en minet gigolo peroxydé qu’on remercie à genoux d’exister, même si, dans le contexte assez hot du film, ce geste d’admiration spontanée pourrait être interprété comme un pléonasme.
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Ma vie avec Liberace' n'a rien d'un testament. C'est un film à la fois vif et déconcertant, filmé avec la maestria fluide que l'on connaît au réalisateur-cameraman (comme d'habitude, l'image est signée Peter Andrews, le pseudonyme qu'adopte Soderbergh quand il coiffe la casque de chef opérateur), interprété par un duo d'acteurs à qui sied bien l'expression "absolument fabuleux".
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(...) sous l'exhibitionnisme formel, la virtuosité prétendument gratuite de Soderbergh, se dissimule non pas un petit maître d'esbroufe, mais un grand cinéaste. "Ma vie avec Liberace" le prouve - avec éclat, bien sûr.
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La passion ne pouvant se jouer qu'en secret (Liberace cachait son homosexualité pour préserver son aura de sex-symbol), le film est resserré autour des deux personnages prisonniers volontaires des murs de la villa baroque de la star. Michael Douglas en Liberace trouve la note juste, sans extravagance. Quant à Soderbergh, il retrouve la grâce de ses débuts. De Sexe, mensonges et vidéo à ce "Sexe, mensonges et piano", une boucle est bien bouclée.
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Dosant à la perfection la noirceur et la drôlerie, Soderbergh dresse le portrait acide d’un absolu tyran. On devine néanmoins que l’entrepreneur de spectacles en lui admire la maestria et le gigantisme de ce show retaillé aux dimensions de toute une vie.
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La performance des deux acteurs est phénoménale et inoubliable. Tout en pattes d’eph et en jabots de dentelle, ils donnent l’ampleur de la palette immense de leur jeu sans jamais être ridicules. Ce fi lm est la petite Rolls de la rentrée.
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Soderbergh ne voulait que lui : il a attendu que Douglas se remette de son cancer. Sa performance, entre exubérance et sensibilité, y a gagné en émotion. Que tous ceux qui redoutent une variation sérieuse de La Cage aux folles se rassurent : bien que jugé trop gay à Hollywood, le film (qui nest pas sorti en salles) a fait un carton sur la chaîne HBO. Le réalisateur signe autant un portrait haut en couleur, sans complaisance, qu'un hymne à la liberté d'aimer.
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Rires et émotions composent avec brio le dernier film de Steven Soderbergh, injustement refusé des grands écrans aux États-Unis. Matt Damon et Michael Douglas sont fantastiques.
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À la fois drôle et triste, Ma vie avec Liberace brosse aussi le destin de ce performer endiamanté et prodige à travers le regard de Scott Thorson (joué par un Matt Damon parfait), un jeune homme dont il s’est amouraché. Retenir la flamboyance de l’ensemble serait limitatif. Cette love story croulant sous le strass est d’une finesse rare.
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Soderbergh avait tout pour faire d'un sujet délicat et polémique une bonne comédie dramatique. Les dialogues sont drôles, les réparties fusent. Difficile de bouder son plaisir.
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Filmé et mis en scène avec un classicisme de plutôt bon aloi, ‘Ma Vie avec Liberace’ se déroule sans grande surprise, si ce n’est la qualité de ses comédiens : métamorphosé et bluffant, Michael Douglas trouve ici à rôle à Oscar assez typique, et Matt Damon, en moule-burnes léopard, se révèle un partenaire à la hauteur. Les seconds rôles, de Scott Bakula (oui, oui, l’acteur de la série ‘Code Quantum’) à Dan Aykroyd, paraissent également agréables et savoureux. Au final, davantage qu’un biopic classique, une jolie histoire d’amour. Pas renversante, mais parfois émouvante, et tout à fait recommandable.
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Homme à tout faire, Thorson devient la poupée de Liberace, Dorian Gray à l’âge de la chirurgie esthétique. Le jeune homme se fait refaire le visage à l’image de son mentor, symbole d’une Amérique digne d’un freak show. Le meilleur Soderbergh depuis longtemps, et on espère que ce ne soit pas le dernier.
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Délaissant quelques unes des expérimentations qui l'ont perdu ces dernières années, calmant ses envies de casting monstre, Steven Soderbergh revient à quelque chose de beaucoup plus simple. Ne s'empêchant tout de même pas quelques ruptures de ton mémorables et faisant preuve d'un humour à l'intelligence rare, le cinéaste ne commet pratiquement aucune fausse note si ce n'est un rythme pas toujours bien géré mais parvient surtout et enfin à toucher à l'universalité qu'il a semble-t-il toujours voulu atteindre.
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L'ultime film de Steven Soderbergh est sans doute l'un de ses meilleurs. Matt Damon et Michael Douglas sont royaux.
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Une comédie incroyablement réel.
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Soderbergh filme des personnages qui lui paraissent pathétiques, tout le temps. Non seulement cette condescendance retire de l'ampleur au film, mais elle n'est pas assumée jusqu'au bout. Le finale, musical, très « Liberace for ever », tente bizarrement de restaurer une forme de merveilleux là où le cinéaste a surtout vu de la misère.
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Un biopic tragi-comique, gai et sombre, d'après les mémoires de celui qui l'inaltérable amour de sa vie. Brillamment filmé et interprété.
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Spirituel, très rythmé et incontestablement divertissant.
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Ce film est un plaisir visuel, il brille de mille feux quand il capte le rythme intense de la relation à ses débuts et devient si sombre lorsque tout s’écroule.
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L'audace du scénariste Richard LaGravenese (Sur la route de Madison) est de s'être attaché aux cinq années durant lesquelles l'excentrique pianiste vécut une idylle avec un jeune vétérinaire, Scott Thorson. Et Soderbergh, qui a vu toutes les portes des studios hollywoodiens se fermer pour ce projet, d'adopter le point de vue du véto, très finement interprété par Matt Damon. Ainsi, le regard porté sur Liberace transcende la simple description d'un personnage hors norme, et se fait empathique, mélange de tendresse, de reproche et de compassion.
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La performance stupéfiante, presque intime de Douglas et Damon vaut vraiment le détour.
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Le film le plus étrange et le plus convaincant qui n’ait jamais existé.
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Ce biopic tragicomique vaut pour la reconstitution méticuleuse de l’environnement de Liberace, clinquant et kitsch, et surtout pour la performance stupéfiante des acteurs principaux, Michael Douglas, flamboyant, face à Matt Damon, tout en sobriété.
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Douglas a réussi à faire de ce personnage quelqu’un de sympathique, vrai et parfois cruel.
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Steven Soderbergh évite l’écueil de la caricature et ses acteurs fabuleux sont la force de cette histoire. Michael Douglas, extraordinaire, et Matt Damon, à la hauteur de son partenaire,
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Le scénario est prévisible mais comme il s’agit de faits réels, tout repose sur la performance de ses deux acteurs principaux, joyeusement à contre-courant.
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Soderbegh finit (?) sa carrière en beauté. Produit pour la télé, Ma vie avec Liberace n’est paradoxalement que cinéma. Une descente virtuose dans l’intimité d’une grande histoire d’amour tragique. Et l’occasion pour Michael Douglas de signer une performance phénoménale.
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En se focalisant sur l’histoire d’amour, Soderbergh évite le biopic classique mais raconte de belle façon les fortes pressions qui pesaient sur leur couple, condamné à cacher sa relation. Son film touchant et un brin nostalgique, qu’il annonce comme son dernier, doit aussi beaucoup à l’extraordinaire composition de ses interprètes. Michael Douglas se montre hallucinant de crédibilité.
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on n'a jamais vu Michael Douglas dans un tel état, campant son personnage avec une euphorie et une émotion irrésistibles, tout en perruque, en bijoux et en maquillage. Le film lui doit beaucoup, voire infiniment. Face à lui, Matt Damon est parfait et Rob Lowe effectue un come-back vraiment étonnant.
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Passant en revue le catalogue des vanités hollywoodiennes, Soderbergh évoque, en toile de fond, le contexte des années 1980 et le premier décès, en 1985, d’un acteur connu qui rendit publique son homosexualité en même temps qu’il admit être atteint du sida : Rock Hudson.
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Quand même bien plus convaincant que le très mineur Effets secondaires, Ma vie avec Liberace souffre un peu de la raideur du maniaque absolu qu’est Steven Soderbergh, qui, tout virtuose qu’il soit, ne parvient pas à enflammer ce récit d’une passion homosexuelle. Le cinéaste, dont ce serait l’ultime long-métrage, achève (peut-être) sa carrière en ton neutre.
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Dans ces rôles à contre-emploi, Michael Douglas et Matt Damon sont formidables. Mais, en dépit des promesses initiales, le long-métrage reste hélas trop sage et convenu.
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c’est là que s’arrête Soderbergh : au moment exact où les sentiments indicibles prennent le pas sur les gestes définis, et où la mise en scène doit pour les représenter balayer les impératifs réalistes. C’est ce saut dans le vide qui manque au Soderbergh fin-de-carrière, cet abandon du concret pour mieux voir la force des sentiments.
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Soderbergh est, tout comme nous, captivé par les dessous du showbusiness, mais malgré la performance nuancée de Douglas, le résultat est trop simplifié.
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Cols pelle à tarte, brushing denfer et bagouses énormes, découvrez Matt Damon comme vous ne lavez jamais vu dans ce biopic hallucinant au style Cage aux folles assumé. Une curiosité !
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Une histoire racontée avec pas mal d’humour par Steven Soderbergh, et une performance assez folle des deux comédiens qui nous font découvrir ces deux personnages réels et pourtant méconnus.
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A des scènes fielleuses entre une grande folle et un blondinet vieillissant ? On les a... Ce qu'on n'a pas, en revanche, c'est le regard de Soderbergh sur ce qu'il filme : pas assez bienveillant pour viser George Cukor et ses mélos sur l'artifice du showbiz. Pas assez sardonique pour égaler en méchanceté le Robert Aldrich du Démon des femmes et de Faut-il tuer Sister George ?... Que reste-t-il, alors ? Une vaine efficacité où se mêlent bavardages et clichés.
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Cette histoire est déprimante, vide et surtout complètement obsolète.