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Auteur de BD reconnu (et fait Officier des Arts et des lettres en 2014) et déjà réalisateur de trois longs métrages (Les Petits ruisseaux, Ni à vendre, ni à louer et Du goudron et des plumes), Pascal Rabaté signe ici la chronique d’une communauté ayant fui toute vie civilisée pour s’installer dans une décharge où elle vit de mini- larcins sur laquelle enquête la police locale. Avec un parti pris : se passer de mots et des musiques pour que les dialogues ne passent que par des sons ou les expressions corporelles. Ce choix radical aurait peut- être fonctionné dans un format de court métrage mais il vire ici à l’exercice de style artificiel et pompeux, fragilisant d’emblée ou presque ce mélange de poésie et de grotesque avec lequel il ambitionne de transcender son récit et ses personnages. Tout sonnant faux, on reste totalement à la porte de son film dont les 85 minutes paraissent durer des heures, en dépit des efforts de Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel et consorts.