-
Beaucoup de conspirations, donc de dialogues baignés dans une lumière baroque, sombre comme un tableau malsain de Caravage. 2h27 à ce régime, c'est trop long ou trop court, surtout quand Hernandez oublie les personnages en route, surexploite les symboles et s'attache à défendre cette passion familiale.
Toutes les critiques de Les Borgia
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Avec un certain sens de la mise en scène, Antonio Hernandez délivre donc avec Les Borgia une vision très noire de la politique en nous infiltrant dans toutes les intrigues de palais. Toutefois, on peut lui reprocher parfois un manque d’audace dans la représentation de la folie meurtrière. Si le constat est effectivement implacable, le film manque de fièvre, de sueur et de relief pour retranscrire pleinement l’atmosphère sulfureuse de l’époque. Heureusement, les acteurs parviennent à incarner avec conviction leurs personnages, fort peu sympathiques au demeurant. On retiendra surtout les prestations de Lluis Homar en tyran insensible et Maria Valverde en délicate Lucrèce. Signalons également une très belle partition musicale d’Angel Illarramendi qui donne une certaine profondeur à de nombreuses scènes. Les Borgia n’est certes pas le coup de poing attendu, mais il s’impose tout de même comme une belle reconstitution historique d’une époque particulièrement troublée et qui allait déboucher sur les mouvements de réformes protestantes.
-
La fresque de deux heures trente que tire de cette épopée du pouvoir le cinéaste espagnol Antonio Hernandez est, pour être honnête, difficilement soutenable. Une telle désuétude dans la reconstitution, une telle absence d'inspiration dans la mise en scène, une telle indécision de point de vue se voient rarement. On entre ici dans une zone équivoque entre le cabinet d'antiquités, l'intimidation picturale et le racolage télévisuel.
Une œuvre en tous les cas irrespirable, étouffée par les couches d'épais mastic déposées à la truelle : psychologie pour débutants, machiavélisme de bazar, acteurs compassés, décadence de façade, érotisme cucu. Quel ennui.