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Racontant le retour d’un paysan auprès de son fils malade, la Caméra d’or du dernier Festival de Cannes dépeint les ravages de l’industrie sucrière sur fond de drame familial. Mais le formalisme du cinéaste, qui multiplie de pesants plans-séquences, étouffe vite les protagonistes.
Toutes les critiques de La terre et l'ombre
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Disons-le tout net : ce film est admirable.(...) La fin de "La Tierra y la Sombra" est bouleversante. (...) C’est très difficile, au cinéma, d’incarner un enfant qui voit la mort pour la première fois. En d’infimes clignements d’yeux, le visage obscurci par la douleur, José Felipe Cardenas y parvient. Prodigieusement.
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Si Acevedo interpelle et surprend, c’est par l’extrême précision de la forme épurée et élégante qu’il construit au service d’un propos exigent.
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La dernière demi-heure est peut-être ce que vous verrez de plus impressionnant cette année.
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Son formalisme, s’il manque quelques fois d’asphyxier les figures qui y claudiquent à force de hiératisme magnétique estampillé slow cinema, ne préserve pas moins le fil fragile et ténu d’une émotion livide.
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Chez Acevedo, la splendeur de la photographie et la majesté de la mise en scène, toujours impressionnante, raisonnent d’autant plus que les mots murmurés à l’écran sont rares.
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Un beau film, sombre et magnétique, qui émeut directement.
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On pourrait parfois suspecter César Acevedo d’avoir tout fait, esthétiquement, pour plaire à un jury de festival de cinéma… Mais il s’en dégage une telle sincérité qu’il est impossible de ne pas y voir le chant désespéré d’un Colombien sur les siens.
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Ce que réussit brillamment César Acevedo dans ce film est de transfuser ces problématiques psychologiques et sociales en tableaux visuels inspirés, expressifs, prégnants.
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La Terre et l’ombre, émouvant long métrage à la grammaire sèche (...) est un film à mères sur l’enracinement et la lutte, sur la terre du sud de la Colombie où un certain Alfonso revient après des années d’absence.
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Acteurs non professionnels à quelques rares exceptions et décors naturels superbes lui ont permis de livrer un film brut aux images époustouflantes. On est bluffé par les qualités esthétiques et la maturité de la mise en scène du film.
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(...) une oeuvre austère, souvent magnifique, à la conclusion éblouissante.
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(...) ce premier film, caméra d’or au dernier Festival de Cannes, impressionne autant par son audace paisible que par la maîtrise de son auteur, le colombien César Acevedo, 30 ans.
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Agencées de façon parfois trop hiératique sous forme de tableaux léchés, ses images n’en restent pas moins prégnantes. De même son propos, mû par une saine colère à l’encontre de ceux qui spéculent aux dépens de la terre et du peuple, prend une dimension âpre mais poignante.
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Le contraste devient parfois déséquilibre, et les effets de mise en scène figent alors le propos. Mais cette évocation de vies de labeur libère une indéniable puissance tragique.
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"La Tierra y la Sombra" est un bon film (...) Mais en choisissant l'approche contemplative, son réalisateur dilue l'intensité de son propos et laisse le spectateur sur sa faim. Et c'est un peu dommage.
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Un film sur le rapport à la terre dont l'aridité peut toutefois décourager.
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(...) si Acevedo évite la complaisance, l’esthétique très travaillée qu’il met en place ne manque pas d’une certaine autorité qui, parfois, semble prendre le pas sur l’expérience du spectateur.
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Mise en scène parfois inutilement minimaliste, dialogues ânonnés par des personnages apathiques sur un ton monocorde, manque de maîtrise du rythme… "La Tierra y la sombra" tombe dans un certain académisme du film auteurisant, s’appesantit lourdement sur chaque plan, sur chaque idée, étire artificiellement son récit et la longueur des scènes, refuse toute énergie et s’épuise dans sa roideur.