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Vue sur des paysages montagneux du Liban à la beauté foudroyante. Décors sauvages et intemporels, bien trop écrasants pour le monde qu’entend décrire Carlos Chahine dans ce premier long-métrage au titre symbolique (qui nous échappe un peu !). Car une fois arrivé dans le lieu précis de l’intrigue, un petit village haut perché durant l’été 1958, tout apparait soudain figé, comme coulé dans le formol d’une mise en scène illustrative. Le cinéaste entend bien-sûr révéler un espace sous cloche, imperméable aux fracas révolutionnaires du moment, mais peine à créer cet indispensable malaise qui viendrait envahir insidieusement le cadre. Si le propos est louable - émancipation d’une épouse trop parfaite dans une famille bourgeoise traditionnelle – rien ne semble réellement s’opposer à ce conformisme dramatique.