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Tiré d’une histoire vraie, le quatrième long de Ryôta Nakano fonctionne à double détente. Il s’ouvre dans une ambiance à la Little Miss Sunshine, en mode portrait de famille azimutée, les Asada dont le plus jeune des fils, Masashi, féru de photographie, réalise les rêves secrets des siens – devenir pompier (son père), épouse de yakuza (sa mère), pilote de F1 (son grand frère) – à travers les clichés où il les met en scène. Puis surgit la catastrophe de Fukushima et l’apparente légèreté laisse place à la gravité quand, devenant bénévole auprès des rescapés, Masashi collecte dans les maisons détruites les photos des sinistrés pour garder intacts des souvenirs. La Famille Asada devient alors une splendide variation sur la question de la mémoire et du deuil et sur le rôle essentiel de la photographie dans cette transmission- là. Et vous submerge d’émotion sans jamais verser dans le larmoyant.