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Présenté à Cannes ce printemps, Johnny Mad Dog a beaucoup impressionné et partagé le public. Portrait brut d’enfants-soldats africains, ce film a relancé, cinq ans après La Cité de Dieu de Fernando Meirelles, le débat sur la représentation de la violence, surtout lorsque cette dernière concerne de si jeunes protagonistes. Peut-on – doit-on – reconstituer une réalité aussi extrême et complexe ? La question ne se pose évidemment pas. Car cela reviendrait à remettre en cause l’évocation d’autres sujets sensibles (inceste, pédophilie, etc.). Bref, à donner l’impression que le spectre de la censure plane perpétuellement. Documentariste de formation, Sauvaire échappe à d’éventuelles récriminations par son souci de réalisme et d’objectivité. Il montre la guerre et ses jeunes combattants tels qu’ils sont : abjecte et cruelle pour l’une, déconnectés de la réalité pour les autres. Mais en se bornant à une « retraduction » des faits, le réalisateur oublie un peu de raconter une histoire.
Toutes les critiques de Johnny Mad Dog
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’Afrique, Johnny « mad dog » enfant soldat, accompagné de ses copains No Good Advice et Small Devil, sèment la terreur partout où ils passent. Produit par Mathieu Kassovitz et présenté à Cannes dans la section « Un certain regard », ce premier film est très certainement ce qui a été fait de plus juste, de plus réaliste sur le phénomène des enfants soldats. La violence est omniprésente, certaines séquences sont à la limite du supportable dans ce voyage au bout de l’enfer dans lequel les Kalachnikovs et les Uzis règnent et déclenchent les enfers. « Mon arme, c’est mon père et ma mère ! » crie un jeune guerrier à un casque bleu des Nations unies. Nous sommes face à la barbarie à visage enfantin, à cette enfance armée et droguée qui humilie les adultes, les violente et les viole. On pense aux jeunes nazis des années trente et à ces mots de Vaclav Havel parlant du communisme des années les plus noires: « Nous sommes tous victimes et tous responsables. ». Un film intense et puissant sur un sujet très douloureux, du grand cinéma.
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Dans un pays d'Afrique en guerre, les enfants soldats manipulés par les adultes blessent, violent, tuent et incendient... Voilà ce que dénonce avec force le premier long-métrage de Jean-Stéphane Sauvaire, qui a fait ses premières armes dans le documentaire.
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Simple et choc, Johnny Mad Dog oppose les destins de deux adolescents du même âge, pris dans l'orage des guerres civiles qui ravagent l'Afrique.
Tandis que Laokolé l'enfant-femme explose d'innocence, de sensualité et de détermination positive, Johnny s'engage sur la voie inverse. Ce gamin qui cache derrière des traits d'Adonis une rage inassouvie est terrifiant. Sans cruauté mais avec une froideur implacable, il tue et viole sans merci, à l'image de l'éducation qu'il a reçue. Dans cette chaîne infernale, on cherche en vain, un coupable pour ne trouver qu'un gâchis inexplicable. L'Humanité dans ce qu'elle a de plus laid ne trouve aucune excuse dans ce drame filmé avec violence et audace. -
Récompensé par le prix espoir à Cannes en sélection "Un certain regard" et par le prix Michel d'Ornano à Deauville, Jean-Stéphane Sauvaire signe un premier long-métrage coup de poing, engagé, qui décrit l'horreur de la guerre.