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Alors que Da Vinci Code était un nanar en carton même pas sauvé par une partition sublime de Hans Zimmer, Anges et Démons, sa suite, était un honnête thriller vaticanesque aussi invraisemblable qu'agréable avec conspirations, énigmes et une autre musique dingue de Zimmer. Le troisième de la saga, Inferno, commence assez fort : assailli de visions de l'Enfer de Dante, le super-prof de "symbiologie" Robert Langdon (Hanks en mode pépère) doit décrypter des énigmes à Florence pour empêcher un virus de tuer la moitié de l'humanité. Mais passée une scène de délire où Tom Hanks marche dans une Florence infernale où se traînent des damnés, le film s'empâte dans une intrigue aussi invraisemblable que ses personnages (Omar Sy super-agent de l'Organisation mondiale de la santé qui possède une unité d'élite à la SWAT, vraiment ? Irrfan Khan en PDG costume trois-pièces d'une multinationale avec des tueurs à gages comme pour remplacer ses dinos de Jurassic World ?), ses twists (le grand méchant se suicide dans la scène d'ouverture ?!?) et ses prémisses (tuer l'humanité pour la sauver ?). Infernoréussit même à vider de leurs sens les œuvres d'art (Botticelli, Vasari, Dante évidemment) dont il prétend s'inspirer, réduites à de simples réceptacles à indices. Dans Anges et démons, Ron Howard réussissait à s'affranchir du matériau poussif de Dan Brown pour faire du rythme, de la tachycardie, du mouvement, bref du cinéma. Ici, plombé par le script balourd de David Koepp, Howard est même incapable de hisser le trop long Inferno au niveau d'un divertissement excitant, bien loin de ses deux précédentes baffes, Rushet Au cœur de l'océan. Tout au long du film, on sent bien que le cœur n'y est pas : même maître Zimmer, au pupitre, n'est pas tellement en forme. Sylvestre Picard