-
(...) à force de revendiquer son ambiance décalée, cet improbable croisement des romans d’Agatha Christie et du vaudeville finit par louper ses cibles. Évidemment, tous les personnages secondaires sont autant de figures grotesques et inquiétantes, du nain pervers accompagné de sa bonne amie sexy au concierge grimaçant en passant par la cadre sup nymphomane. On sourit parfois mais, malgré le talent des comédiens et le soin porté à la mise en scène (décors et cadrages), le whodunit façon Cluedo destroy s’étire et s’englue en attendant les révélations finales, qui laissent de marbre.
Toutes les critiques de Holiday
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Holidays est franchement bidonnant. Même ses petites baisses de régime ont du charme. Car la désinvolture est, ici, une qualité, illustrée surtout par Jean-Pierre Darroussin. Ah ! sa façon de se mettre minable, de raser les murs ou de cultiver le relâché ! Avec ce bouffon aveuglé, ce béotien rigolard et un peu gueulard, capable de lâcheté (criminelle ?), il est impossible de s'ennuyer. Qu'attend-on pour lui décerner la légion du déshonneur ?
-
Loin de la comédie traditionnelle, Holiday, tournée dans la continuité dans un château près de Cahors, joue à fond la carte du décalé et de situations hallucinées, mais se perd aussi dans son propre volonté de détourner les codes du genre.
-
En passant du polar sombre à la comédie policière, Guillaume Nicloux n’a pas perdu le ton décapant qui caractérise son cinéma depuis « le Poulpe ». « Holiday », son onzième film qui sort aujourd’hui en salles, c’est un peu la rencontre entre Agatha Christie et « Hara-Kiri ».
Ou encore une sorte de « Very Bad Trip » conjugal. -
L'idée la plus originale du film étant sans doute d'avoir confié à Françoise Lebrun, figure maternelle depuis que Jean Eustache lui confia le jeune Jean-Pierre Léaud dans La Maman et la putain, le rôle d'une femme de chambre psychotique.
Mais ces moyens dramatiques (l'étrange, le décalage) réclament sans doute trop d'efforts. Bientôt, un meurtre (celui de la propriétaire de l'établissement, incarnée par Biyouna, qui a à peine le temps d'énoncer une ou deux répliques), une orgie et quelques turpitudes plus ou moins ragoûtantes tomberont en avalanche pour faire avancer le pauvre héros vers la fin du week-end.
Ces mesures radicales masquent l'inanité des dialogues (si l'on enlève tous les "ah, quand même..." qui tombent des lèvres des acteurs, le film perd au moins quinze minutes). Restent la bonne volonté des comédiens qui paient tous de leur personne et l'ambiance grotesque qui suscitent une sympathie un peu lasse.
-
Guillaume Nicloux revient à son genre de prédilection : la comédie noire décalée. Avec son ton résolument original, son film risque bien de ne pas faire l’unanimité. Et c’est tant mieux.
-
Malgré un casting 4 étoiles, Holiday reste dans la parodie balisée d'une Agatha Christie troussée par l'équipe d'Hara Kiri et retroussée par un Jean-Pierre Mocky revisitant le Palace de Jean-Michel Ribes. Nicloux aurait dû laisser aller plus loin dans son délire cocasse et disjoncté pour concurrencer L'after hours d'un Scorsese ou le Very bad trip d'un Todd Phillips.