Toutes les critiques de Extrêmement fort et incroyablement près

Les critiques de Première

  1. Première
    par Pierre Lunn

    Impossible d'adapter le pavé méta de Jonathan Safran Foer ? Impossible, effectivement quand on voit le travail de Stephen Daldry et Eric Roth. De cette fresque monstrueuse, de ce livre puzzle qui racontait via la quête d'un gamin, le parcours d'une famille juive des années 30 jusqu'au 11 septembre, Daldry et son scénariste n'ont gardé que les clichés et la haute teneur lacrymale : le petit Oskar qui vient de perdre son père dans les tours se raccroche à une clé découverte dans les affaires de papa. Pour lui, c'est forcément un message à décoder. Il faut juste trouver, dans New York, ce qu'ouvre cette clé. Après Hugo Cabret, encore un film axé autour d'une clé, d'un deuil et du parcours initiatique d'un gamin ! Encore un film, surtout, qui slalome entre le sentimentalisme et la ringardise et s'abîme dans la fable loukoum sur le pouvoir des images. Eric Roth ne parvient jamais à reproduire le miracle Forrest Gump (la sentimentalisation de la mémoire collective) et Daldry n'atteint jamais la grâce de Billy Elliott (l'élan de l'enfance, la spontanéité des émotions simples) : ici les excentricités visuelles et les prestations tire-larme transforment le projet en film pop up assez irritant.

Les critiques de la Presse

  1. Entertainment Weekly
    par Lisa Schwarzbaum

    Voici un conte qui regroupe la douleur de tout un monde, un pays, une ville, et de milliers de proches laissés derrière dans la douleur d'un unique garçon vulnérable et fictif. (...) Ces fioritures narratives sont intégrées dans le roman du même nom de Jonathan Safran Foer publié en 2005. En effet, l'adaptation cinématographique signée Stephen Daldry (un pro pour diriger les jeunes acteurs depuis Billy Elliot) se fait dans le respect des évènements du 11 septembre et est aussi désireuse de faire plaisir comme le laisse présager ses prémisses édulcorées. Ce ne sera jamais facile, ni ne devrait l'être, de voir des images de ces tours en feux, ou des êtres humains tombant vers une mort certaine ; au moins Daldry est prudent dans son utilisation des images sacrées.
    Mais la partition d'Alexandre Desplats - qui est un amoncellement de notes destiné à attrister le public - ne fait que nous perdre dans la distraction. Le jeune Thomas Horn, ancien vainqueur du Jeopardy pour enfants, est un acteur novice. C'est probablement la douceur et la tristesse des ses traits qui lui ont permis de décrocher le rôle d'Oskar - tout comme le fait d'accomplir tout ce que Daldry voulait de lui. Mais étouffé par la nature fantaisiste des aventures d'Oskar, la douleur du 11 septembre n'est pas aussi forte ou proche que je le souhaitais.

  2. Rolling Stone
    par Peter Travers

    C'est un territoire sensible, et le cinéaste Stephen Daldry, triplement nommé aux Oscars pour Billy Elliot, The Hours et The Reader, le traite avec précaution. Le scénariste Eric Roth (Forrest Gump, The Insider) élimine beaucoup de passage pesant du livre, ainsi que ces illustrations excentriques pour se focaliser la quête d'Oskar. Alors qu'il s'embarque dans sa croisade pour retrouver un dernier lien avec son père, Oskar tape sur le tambourin comme cette autre Oskar musicien issu du Tambour de Günter Grass. Le film est truffé de références littéraires - comme J.D. Salinger - pour indiquer que quelque chose d'important est en train d'être dit. [...] Von Sydow est magnifiquement sobre et émouvant. Pourtant, le film repose sur les frêles épaules de Horn, le vainqueur du Jeopardy ! enfants, sans aucune expérience préalable d'acteur. Horn porte se fardeau avec courage, même si le film qui l'entoure est chargé d'une profondeur empruntée qui dérange pour toutes les mauvaises raisons.

  3. Public
    par La rédaction de Public

    Patriotique et moraliste, mais terriblement ouvert.

  4. A voir à lire
    par Jean-Patrick Géraud

    Un parcours initiatique fragmentaire, saturé de messages symboliques, et qui se regarde comme un drame consensuel et convaincant

  5. Le Figaro
    par Emmanuele Frois

    Voilà un grand et beau mélo savamment orchestré par Stephen Daldry. Le réalisateur joue "extrêmement fort" sur la corde sensible et on fond "incroyablement", emporté par un flot d'émotions intenses. (...) Sortez vos mouchoirs!

  6. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    Daldry confirme son talent dans la direction d'enfants : Thomas Horn y livre une prestation magistrale, entouré par un poignant Max von Sydow, un Tom Hanks espiègle et une Sandra Bullock pour une fois en retenue.

  7. A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Un peu long et forcément très mélo, ce périple à toutefois le mérite de revenir sur la tragédie du 11 septembre du point de vue de l'intime, sous l'oeil malicieux et plein d'empathie du réalisateur de Billy Elliot.

  8. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Adaptation d'un best-seller, ce mélodrame possède des écueils : une musique mélancolique parfois envahissante, des longueurs et une fin appuyée. Mais parvient à émouvoir par la singularité de son point de vue, plein d'humanité, et par la justesse de son interprète principal, le jeune Thomas Horn.

  9. Télérama
    par Frédéric Strauss

    Le scénario se veut très sophistiqué, au risque de l'artifice, mais c'est la simple énergie d'un gamin qui séduit le plus dans ce film que peuvent apprécier les (grands) enfants.

  10. Be
    par Mathilde Lorit

    Tire-larme, cette adaptation du beau roman de Jonathan Safran Foer se révèle trop appuyé pour émouvoir.

  11. Positif
    par Adrien Gombeaud

    Extrêmement fort... fait partie de ces objets destinés à attendrir le public dans une époque ultra-violent (...) seul le géant Max Von Sydow parviendra à s'extraire d'un film film pénible, aussi collant qu'une barbe à ...papa.

  12. Les Inrocks
    par Axelle Ropert

    Le film emprunte les pires tics du cinéma indépendant américain (...) et les ficelles les plus grossières du cinéma commercial (tire-larme poussif et tourments solubles dans le culte du câlin...) Il se perd surtout dans d’invraisemblables trouvailles de scénario où la lourdeur des dispositifs affectifs (...) rend allergique pour un bon moment au genre du film psychologique.

  13. Nouvel Obs
    par Guillaume Loison

    Assourdissant, maniéré du sol au plafond, suant de pathos, la logique d’emballement du film finit par faire basculer ce dernier dans un détraquement névrotique dont la puissance n’est pas négligeable.

  14. Le Monde
    par Thomas Sotinel

    (...) extrêmement irritant et incroyablement long.

  15. L'Express
    par Eric Libiot

    On rangera doucement ce film sur l'étagère des ratages sans rien dire à personne - ou presque. (...) Un mélo dont on notera l'élégance formelle, mais également l'indigence dramatique.