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Vous voyez la scène de roulette russe dans Voyage au bout de l’enfer ? Démineurs, c’est ça pendant deux heures. Un thriller qui vous coupe les jambes, le souffle et vous relâche en nage avec un goût de poudre au fond de la gorge.
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(...) la réalisatrice, en tournant autour de son héros, a beau s’évertuer à jouer sur les ralentis et les zooms avant/arrière, on ne voit au final qu’un type qui a chaud en train de débrancher des fils. Rien à faire, cette surenchère d’effets de style rappelle le pire de Tony Scott.
Toutes les critiques de Démineurs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le cinéma de Kathryn Bigelow, c'est celui des émotions fortes, voire brutes. (...) Kathryn Bigelow ménage alors plusieurs séquences de pur suspense où elle filme l'attente, tel un Antonioni shooté à la testostérone. (...) En imposant son style et sa personnalité au film de guerre, la réalisatrice en fait exploser les codes. Car, comme dans Point Break, elle filme avec éclat(s) des hommes qui s'adonnent à des activités extrêmes, se vouent tout entier à une passion qui les fait se sentir en vie. Démineurs, c'est aussi l'un des meilleurs films sur l'engagement militaire en Irak.
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Non contente de se saisir d'un sujet d'une rare complexité philosophique dans le cinéma de grande consommation, elle l'a traité avec style, force, rigueur, en déminant les pièges les plus fréquents du ciné hollywoodien que sont la facilité spectaculaire ou le sentimentalisme.
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C'est bien connu, le propre du film de guerre est d'être antiguerre. Démineurs, de Kathryn Bigelow, ne fait pas exception. Chronique formidablement dense et détonante du quotidien d'une petite équipe de démineurs pendant la dernière guerre d'Irak, son propos ne peut toutefois se résumer à cette prise de position humaniste. Il est plus vaste, plus subtil, et plus complexe. (...) Alors que la dangerosité et la violence des mines agissent comme un compresseur de suspense qui explose à l'issue de chaque séquence dans une décharge sèche, elles mettent aussi à nu l'humanité des personnages, dont les émotions, à vif, bouleversent avec la même intensité.
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D'emblée, on est plongé au cœur de l'action. (...) Avec une force de conviction rarement atteinte au cinéma dans les films de guerre de ces dernières années, Le film de Bigelow immerge directement le spectateur dans le conflit irakien. (...) la réalisatrice met en place une intrigue à la fois simple et complexe, qui tient autant du blockbuster documentaire que du cinéma de la sensation.
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Kathryn Bigelow signe son retour en s'emparant de l'actualité irakienne. Le film, suivant le point de vue des Marines obsédés par leur survie quelques semaines avant leur départ d'Irak, pose un problème évident de représentation que la polémique qui a accompagné sa sélection à la Mostra de Venise, en 2008, n'a pas manqué de cristalliser.
Démineurs fonctionne à merveille lorsqu'il s'appuie sur des archétypes classiques, à l'image de la relation à trois qui unit, sur fond de tension hawksienne, les soldats dans leur quotidien clos sur lui-même. Mais dès qu'il s'agit de sortir du cercle, Bigelow s'en remet à une logique d'impuissance. Fragmenté par le décompte des jours, le récit n'est qu'une succession horizontale de séquences déjouant les lois élémentaires du film d'action. Retour vers un âge déjà primitif du film d'action dont Démineurs tire à la fois son acre impuissance et sa belle étrangeté. -
Dès les premières images, la tension prend aux tripes et le rythme cardiaque s'emballe sans répis jusqu'au générique de fin. (...) Spécialiste ès adrénaline, Madame Kathryn Bigelow (Point Break, c'est elle) nous met au tapis avec cette hallucinante plongée en terrain miné aux accents de documentaire. Pas de discours sur le bourbier irakien, les images sont éloquentes : la guerre est une saloperie qui peut faire partir en vrille n'importe qui. La comparer à une drogue est la seule fausse note de ce film renversant.
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Tableau absurde d’une guerre bloquée de tous les côtés. La cinéaste Kathryn Bigelow, connue pour ses films musclés et cérébrés tels Point Break ou Strange Days, s’engouffre dans le sillon tracé par Brian De Palma et son Redacted. Bien que moins ouvertement politisé, son film interprété par des jeunes acteurs, tous inconnus ou presque, réfléchit sur la façon de rendre compte d’une guerre à l’heure où la multiplication des images brouille notre vision. Dans ce Démineurs, chacune d’entre elles menace d’ailleurs à tout instant de nous péter à la gueule. «Vous qui entrez ici, oubliez tout espoir…»
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La réalisatrice de Point Break (...), n'a rien perdu de son brio pour plonger le spectateur au coeur d'une tension à la limite du supportable. (...) Jeremy Renner, acteur inconnu, se met au diapason d'une réalisation fébrile pour communiquer la folie progressive de ce personnage gagné par l'ivresse du danger. On a reproché au film d'évacuer le point de vue des Irakiens, mais la dénonciation des effets du conflit sur de jeunes hommes influençables n'est évidemment rien d'autre qu'un plaidoyer pour la paix.
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Avec son récit épuré où l'hyper-réalisme côtoie l'abstraction poétique, la cinéaste resitue enfin dans le passage du jour, soumis au contrôle du cadre et des opérations, à une nuit aux images mouvantes et incertaines, le cœur obscur de son film. Le temps de deux scènes hallucinées naît un monde aux frontières de l'aube où le Sgt James dérive vers ce qui le mènera à s'interroger sur son addiction, sans pouvoir s'y soustraire.
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C'est de la pure. Pardon ? Un shoot de pure adrénaline. Montrer la guerre comme une drogue à même de procurer du plaisir, c'est sans doute une première. Explosive. (...) du suspense en concentré. Voilà ce qu'offre le film, tendu à l'extrême, offrant peu de répit, le plus souvent suspendu entre vie et mort. (...) Démineurs joue ainsi avec nos nerfs en variant les plaisirs. (...)
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Respectant le principe de la caméra embarquée, Kathryn Bigelow (l'une des rares femmes à imposer son nom dans le cinéma d'action), enchaîne les variantes avec un vrai sens du suspense (...). Il faut pourtant attendre les dernières minutes du film pour comprendre l'enjeu véritable de sa fiction : illustrer le pouvoir addictif de l'exercice sur les hommes qui, au péril de leur vie, enfilent chaque jour la combinaison de déminage.
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Rien de nouveau que nous n'ayons déjà vu dans n'importe quel film de guerre et surtout une idéologie puante et détestable qui ne surtout pas en cause l'aberration de cette guerre (...) et profite au contraire de l'occasion pour en remettre plusieurs couches sur la vaillance des boys, leur bonne vieille camaraderie virile et la toujours formidable compétence de l'armée US. C'est à gerber de fond en comble et surtout à éviter.
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Certes, Bigelow n’innove en aucune façon et se contente de recycler des thèmes déjà traités dans d’autres films de guerre récents, mais elle y parvient sans oublier la dimension spectaculaire du récit. Hormis quelques petites baisses de rythme et des séquences inutiles, Démineurs se regarde avec intérêt, notamment grâce à une réalisation coup de poing.
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Des as du déminage de bombes artisanales accueillent dans leur rang un fondu d'explosifs. Cela ne va pas atténuer leur stress. Ni le nôtre, car Bigelow (Point Break, 1991) sait jouer avec les nerfs. Question psychologie, en revanche, on est en terrain déminé.