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Une garde-frontière grecque et un clandestin syrien s'aiment entre leurs deux mondes. Tout comme les deux trajectoires de ces star-crossed lovers, le film tente courageusement de croiser deux idées de cinéma, l'une âprement réaliste et l'autre joliment mythologique. Et ça ne marche pas vraiment. Ce beau moment, placé au début du film, où un passeur place deux pièces sur les yeux du héros réfugié avant qu'il ne tente de franchir illégalement la mer nocturne, reste sans suite. Trop gris (la photo pseudo-Greengrass), trop fouillis, trop « auteur » (des poèmes en voix off sur des plans d'oiseaux dans le ciel), Demain, je traverse ne parvient ni à élever le fait de société au rang de mythe ni à raconter quelque chose de suffisamment fort sur notre présent. Le couple formé par Marisha Triantafyllidou (excellente en femme flic cherchant la liberté malgré le poids des normes et des hommes) et Hanna Issa reste cependant très beau.