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Depuis qu’il a signé Still Life (2007) et Useless (2008), Jia Zhang Ke est le maître à penser du nouveau cinéma chinois. Privilège de ce titre, il est désormais capable de faire avaler toutes les couleuvres à ses fans, même un vrai faux documentaire. Au travers de témoignages parfois vrai, parfois non, il évoque la vie autour d’une usine militaire en passe de devenir un complexe d’appartement de luxe. Sans l’ombre d’un doute, le concept est fumeux mais le sujet donne toute sa force à l’œuvre. Le chemin parcouru par la Chine depuis 50 ans, les changements à l’œuvre aujourd’hui et la beauté des plans effacent sans problème la petite entourloupe.
Toutes les critiques de 24 City
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Révélés par l'attention sensible que leur porte le cinéaste, ces témoignages sont accompagnés d'incises musicales et poétiques. De quoi conjurer l'apparente austérité du dispositif.
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C'est le plus bel envol vers l'imaginaire d'un film ancré dans la réalité brute de la Chine contemporaine, qui évoque autant les errements de la révolution culturelle que les impasses de la surconsommation actuelle. (...) Tous les témoignages, qu'ils soient véridiques ou inventés, sont filmés frontalement, dans la durée. Une austérité revendiquée par le cinéaste, qui voulait que l'attention se focalise sur les paroles, même balbutiantes.
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Le film est fait de plans qui montrent le démantèlement des installations industrielles et les travaux de terrassement, d'images muettes de personnages, à la fois photographies et plans fixes. Tout ceci est, comme toujours dans les films de Jia Zhang-Ke, d'une beauté irréfutable. (...) Et puis, et surtout, il y a ces gens qui parlent face à la caméra. Des anciens de l'usine 420, leurs rejetons qui ont renié leur héritage prolétarien. Lors de la projection cannoise, (le film a été présenté en compétition en 2008), nombre de spectateurs avertis n'ont pas perçu immédiatement l'arrangement que Jia Zhang-Ke avait mis en place : les hommes sont d'anciens ouvriers ou des habitants de Chengdu qui égrènent leurs souvenirs personnels, les femmes sont des actrices qui disent un texte.