Nom de naissance Dezoteux
Genre Homme
Avis

Biographie

Michel Dezoteux est un metteur en scène de théâtre belge né à La Louvière en 1949, au sein d'une famille de la classe ouvrière wallonne.A partir de la rentrée 1968, Michel Dezoteux intègre à dix-neuf ans l'Institut National des Arts du Spectacle (INSAS) de Bruxelles. Il fait ses premiers pas dans le monde théâtre sous l'œil bienveillant et expert d'Arlette Dupont. Celle-ci lui transmet sa vision de la scène, largement inspirée de celle de Bertolt Brecht, et de son processus de « distanciation » entre l'acteur et le spectateur qui pousse ce dernier à la réflexion.Après avoir passé une année d'apprentissage auprès du dramaturge italien Eugenio Barba à l'Odin Teatret, Michel Dezoteux retourne en Belgique pour se consacrer à un projet conjoint avec le comédien Dominique Boisel. A Anderlecht, le duo pose les fondements d'un nouveau type de théâtre qu'il baptise « Théâtre Elémentaire » et qui, comme son nom l’indique, repose sur le minimalisme, et notamment celui des espaces de production. La première pièce du genre apparaît en 1977: il s'agit d'une adaptation de Lenz ou La Neige dans la maison, une œuvre de l'auteur révolutionnaire allemand du XIXème siècle, Karl Georg Büchner.Michel Dezoteux s'engage dès lors dans une carrière théâtrale où il se spécialise dans l’adaptation de classiques du quatrième art, de la littérature et de l'opéra en alternance avec des œuvres contemporaines. Plusieurs générations d'artistes passent sous sa loupe: Gustave Flaubert, Molière, Anton Tchekhov, Edward Bond, ou encore Jerzy Grotowski.Entre-temps, vers la fin des années soixante-dix, il renoue avec l'école qui l'a vu éclore dix ans plus tôt, l'INSAS, pour y enseigner l'interprétation dramatique. Il produit par la suite Crusoë Crusoë en 1978, tirée des œuvres de Daniel Defoe et de Michel Tournier ainsi que Lettres de prison en 1979. Cette dernière pièce s'inspire des textes de l'écrivain italien Antonio Gramsci qui a subi des exactions sous la dictature fasciste du Duce, et révèle le réel désir d'engagement que développe Michel Dezoteux dans ses travaux artistiques. Celui-ci partage ses convictions avec son public en lui adressant des messages forts à travers une expression théâtrale audacieuse, provocatrice et d'un réalisme hors normes.En 1980, il fonde le Festival international de théâtre de Bruxelles, contribuant ainsi à faire découvrir une flopée d'artistes en devenir, tels que Lucinda Childs, Mabou Mines et Phil Glass. Au début de la décennie suivante, Michel Dezoteux s'associe à Marcel Delval et à Philippe Sireuil pour faire renaître de ses cendres une salle de spectacle délaissée depuis les années cinquante dans la commune d'Ixelles, au cœur de la capitale. Le Théâtre Varia redevient alors un centre d'art dramatique débordant d'activité, notamment sous sa direction à partir de 1994, et voit défiler pièce sur pièce, à l'image de Maître Puntilla et son valet Matti, La Noce chez les petits bourgeois, et Brecht-Machine.En 1999, Michel Dezoteux met en scène Sauvés d'Edward Bond. Il s'attelle ensuite à l'œuvre d’Anton Tchekhov en réalisant La Cerisaie en 2001. Il s'intéresse également au théâtre venu d'Irlande à travers la pièce de Martin McDonagh intitulée La Reine de beauté de Leenane (The Beauty Queen of Leenane) en 2002. Cette dernière, écrite six ans auparavant, présente les rapports tendus qu’entretiennent une vieille fille et sa mère, une femme particulièrement envahissante et aigrie.Féru d’auteurs contemporains de culture germanique, Michel Dezoteux se plaît à mettre en scène les pièces de l'autrichien Werner Schwab (1958-1993). L'une d’elles, Excédent de poids, insignifiant: amorphe, ne déroge pas au style cru et acide du dramaturge de Graz. Le spectacle a en effet pour cadre un lieu qui, par définition, se veut être convivial en rassemblant les gens dans une ambiance festive, en l'occurrence une brasserie. Seulement, on y découvre ici des personnages qui s'entretuent et des victimes qui réapparaissent après leur élimination.En 2006, Michel Dezoteux revisite d’une manière toute personnelle un grand classique, L'Avare de Molière. Il apporte son dynamisme et son savoir-faire à l'inusable comédie et confie ses rôles à Karim Barras, Raphaële Germser et Christian Hecq.Le metteur en scène s'attaque en avril 2007 au thème du racisme, et signe une pièce à la fois dramatique et lyrique, intitulée Strange Fruit, inspirée de la célèbre chanson immortalisée par Billie Holiday, confirmant ainsi la vocation engagée de son travail.