Transformers : Le Commencement
Paramount

Le film d'animation qui revient aux origines a été projeté cette semaine au festival d'Annecy. Rencontre avec son réalisateur, Josh Cooley.

Paramount avait vu les choses en grand pour sa venue au festival d'Annecy : le studio est venu présenter en avant-première mondiale une version presque finale de Transformers : Le Commencement. Gros succès à l'applaudimètre pour ce film d'animation qui raconte comment Optimus Prime (Chris Hemsworth) et Megatron (Brian Tyree Henry), qu'on connaît comme des ennemis jurés, étaient à la base des frères d’armes. Cette origin story tente de remettre un peu d'ordre dans une mythologie partie dans tous les sens, et offre son lot de scènes d'action spectaculaires (on reviendra plus en détail sur le film au moment de la sortie, le 23 octobre au cinéma). Rencontre à Annecy avec le réalisateur Josh Cooley, dont on n'avait pas pris de nouvelles depuis Toy Story 4.

Première : Vous avez fait l'intégralité votre carrière chez Pixar, pourquoi avoir changé de crèmerie pour réaliser un film d'animation Transformers ?
Josh Cooley : Ouais, je crois que j'y suis resté près de 18 ans. Mais je suis fan de Transformers depuis toujours, notamment des dessins animés des années 80, parce que j'ai grandi en les regardant le samedi matin. Et j'avais tous les jouets tiré de la série. Je trouve qu'il y a quelque chose d'inexplicablement cool dans le fait de voir des robots se transformer ! Mais quand j'ai commencé à lire le scénario de ce film, je me suis dit - sûrement comme beaucoup de monde - que j'en avais ras la casquette des suites et des reboots. Et puis j'ai continué à lire et j'ai adoré l'idée que tout se déroule sur Cybertron, la planète d'origine des Transformers. En plus, il n'y avait pas un seul humain dans le script : c'était totalement différent de ce qui avait été fait jusqu'ici. Et j'ai complètement plongé dans l'histoire d' Optimus Prime et Megatron, deux futurs ennemis qui ont d'abord été les meilleurs amis du monde. C'était épique. Très vite, il est devenu évident qu'il fallait que je fasse ce film.


Qu'est-ce que l'absence des humains dans cette histoire a changé dans votre approche de la réalisation ?
Tout, ou presque. Quand vous mettez des robots sur Terre, comme dans les films en live action, leur échelle massive est très claire puisque la taille des humains et les éléments de notre planète permettent d'avoir des points de comparaison. Sur Cybertron, on n'a aucune idée de ce qui est grand ou petit... On a donc décidé de traiter nos personnages principaux comme des humains, du moins du point de vue de la taille. Il y a un élément de scénario - que je ne vais pas révéler - qui fait qu'ils sont plus petits que d'autres Transformers. Donc ils sont forcés de regarder vers le haut quand ils interagissent avec eux, ce qui donne un effet d'échelle très clair pour les spectateurs.

La mythologie Transformers est un sacré bazar entre les dessins animés, les comics et les films. Et pourtant vous parvenez ici à nous faire accepter des choses très difficiles à avaler... Comment avez-vous procédé pour faire le tri ?
Vraie question, ça. Il a tellement de versions différentes des histoires de Transformers... Et c'est lié au fait qu'elles n'ont pas été pensées comme un récit linéaire. Un peu à la façon de Star Wars et de son univers étendu, d'ailleurs. Il n'y a pas de continuité unique. J'avais donc à ma disposition un énorme bac à sable. J'ai fait mon marché dans les bonnes idées (Rires.) On voulait créer notre propre continuité, tout en faisant en sorte que le public comprenne immédiatement les enjeux de ce monde. Et à bien y réfléchir, tout tournait autour de Cybertron : la plupart des versions que l'on a pu en voir au cinéma mettent en scène une planète en train de mourir ou de tomber en ruine. Juste une sorte de grosse boule grise dans le ciel. Nous, on va à l'opposé : c'est une planète bien vivante, avec beaucoup de gens. On a fait en sorte de se baser sur l'échelle d'une ville comme New York, en ajoutant plein de petits objets de décors subtils, genre des bouches d'incendie. Ce qui n'a pas vraiment de sens dans le monde des Transformers et vous les remarquerez à peine, mais ces petites tricheries permettent au public de s'ancrer dans une certaine forme de réalité.

Transformers : Le Commencement
Paramount Plus

Comment expliquez-vous que la franchise Transformers perdure depuis si longtemps ? Des robots qui se transforment et se tapent dessus, ça paraît léger pour tenir 40 ans.
Il y a quelque chose de l'ordre de la mythologie ou de la légende dans cette franchise. L'histoire de ces personnages ressemble presque à celle de la cour du roi Arthur. Il y a un côté biblique, les Transformers sont des sorties de dieux. Au fond, c'est le bien et le mal qui s'affrontent. Et vous avez raison, on ne peut pas faire plus simple. Mais je pense que c'est justement là que réside le pouvoir d'attraction de Transformers.

Vous réfléchissez déjà à de potentielles suites à Transformers : Le Commencement ?
On en parle, oui. J'adorerais que ça continue. Et vu ce qui se passe à la fin de ce film, on pourrait vraiment imaginer des trucs déments en matière d'action !

Transformers : Le Commencement sortira au cinéma le 23 octobre.