Monster Hunter
Sony Pictures

Après avoir essoré la franchise Resident Evil de 2002 à 2016, Paul W.S. Anderson revient avec une nouvelle adaptation de jeu vidéo. Un appel à l’aide.

Il est difficile de détester totalement le cinéma de Paul W.S. Anderson. Faiseur de nanars spectaculaires à plusieurs dizaines de millions de dollars, le Britannique travaille sans une once d’ironie, l’envie de divertir chevillée au corps. Un peu comme si vous donniez à Patrick Sébastien un budget illimité pour animer une soirée du Nouvel An : ce serait forcément gênant, mais qu’est-ce qu’on se marrerait. C’est donc avec une petite boule au ventre (d’excitation et d’angoisse mêlées) qu’on attendait son prochain film, nouvelle adaptation de jeu vidéo au script – évidemment – ultra-light : une unité d’élite dirigée par le lieutenant Artemis (Milla Jovovich, qui d’autre ?) traverse un portail qui mène à un univers parallèle, peuplé de bestioles géantes plutôt agressives. 

La frontière est dépassée

Il sera donc ici question de survie et rien d’autre, dans des paysages désertiques de Namibie et d’Afrique du Sud absolument sublimes. Surprise : durant sa première partie, Monster Hunter fait dans l’épure (à relativiser, vu la filmo chaotique de son réalisateur), jouant assez habilement sur les rapports d’échelle entre les humains et des monstres immenses en CGI franchement réussis. Et puis Anderson bouillonne, n’arrive plus à se contenir et dépasse allègrement la frontière entre plaisir coupable et blockbuster en état de mort cérébrale. Le film devient turbo-débile et Jovovich, déjà peu servie au départ, patauge totalement. Jusqu’à une scène finale aberrante, qui ne semble exister que pour vendre une potentielle suite. Pas sûr que ce soit l’idée du siècle.

Monster Hunter, de Paul W.S. Anderson, est disponible en achat numérique. Sortie VOD/DVD/Blu-ray le 28 avril.

Paul W.S. Anderson (Monster Hunter) : "Je ne suis pas un yes man" [interview]