Fin 1997, l'acteur racontait le tournage très physique du film de Philippe De Broca, à revoir ce soir sur Arte.
"Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !" Telles sont les paroles en forme de serment lancées par Lagardère au comte de Gonzague, qui a ourdi un complot contre son ami, le brillant duc de Nevers, pour capter la fortune de son riche cousin. Il faudra seize ans au chevalier de Lagardère pour venger son ami, faire triompher la morale, sauver l'honneur et trouver l'amour.
Il y a déjà près de 30 ans, Le Bossu sortait en salles. Porté par Daniel Auteuil, Marie Gillain, Fabrice Luchini ou encore Vincent Perez, ce fut un succès public considérable grâce à 2,3 millions d'entrées, même si la version de 1960 avec Jean Marais avait fait mieux en attirant 5,8 millions de curieux en salles.
Dans le Première de décembre 1997 (n°249 avec Sigourney Weaver et Winona Ryder en couverture pour Alien Resurection), l'acteur racontait toute son admiration pour le film original, et surtout pour la performance de son aîné, à Jean-Jacques Bernard. Il ajoutait avoir accepté de lui succéder en y voyant l'opportunité d'incarner un rôle très physique, rendu possible grâce à des cours d'escrime, d'équitation, mais aussi de chorégraphies de combat mises en scène avec des cascadeurs. Extraits.
Daniel Auteuil : "J’ai failli abandonner le rôle d’Ugolin""C'est étrange, parce que le Bossu m'a été proposé deux fois au théâtre (...). Chaque fois, j'ai hésité, y compris là, simplement parce que quand j'avais 9 ans et que j'ai vu le film dans lequel jouait Jean Marais, c'était un tel héros pour moi que je ne pouvais pas imaginer le devenir. C'était trop fort. Trop un fantasme, quoi. (...) (à propos des cours d'escrime de Michel Carliez) C'était des exercices très rigoureux de poses, comme de la danse, ce à quoi je tenais absolument pour que le mouvement soit le plus ample et le plus large possible. Ensuite, il y a eu la venue des cascadeurs (...). Ce sont des mecs absolument extraordinaires. Parce qu'ils sont là pour mourir. Et moi, je voulais les épater. Car je savais qu'à partir du moment où ces mecs-là me respecteraient, je gagnerais quelque chose pour le rôle... Donc tous les combats, c'est moi; à cheval, c'est moi, et le Bossu, c'est moi... [il rit] Le matin, j'étais toujours debout avant le réveil. Franchement, je n'en ai jamais eu marre. D'abord parce qu'on bougeait tous les jours et parce que la chance de ces rôles-là, c'est qu'en face de soi, on a tout le temps des acteurs différents. En plus, je change de tête. Et encore, j'ai réduit le maquillage du Bossu à sa plus simple expression, juste un faux nez, c'est tout."
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