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Choix n°1 : A la Folie (Documentaire) de Wang bingSynopsis : Un hôpital psychiatrique du sud-ouest de la Chine. Une cinquantaine d’hommes vivent enfermés traînant leur mal-être du balcon circulaire grillagé à leur chambre collective. Ces malades, déviants ou opposants, éprouvent au quotidien leur résistance physique et mentale à la violence d’une liberté restreinte. Wang Bing nous plonge dans la "folie" de la Chine contemporaine.L'avis de Première : En plans fixes ou avec une caméra à la ceinture (moyen pratique pour coller aux plus excités), Bing enregistre, sans commentaires ni musique, parfois à la limite de l’intrusion, les accrocs, les incongruités, les moments de tendresse et de rire qui surviennent dans cet univers carcéral d’où étrangement la violence est exclue. Comme si les "patients", assommés de propagande et de cachets, convaincus de leur inutilité, s’étaient résignés. Lire la suiteBande-annonce :  Choix n°2 : Selma d'Ava DuVernay avec David Oyelowo, Tom Wilkinson, Carmen Ejogo...Synopsis : La lutte historique du Dr Martin Luther King pour garantir le droit de vote à tous les citoyens.Une dangereuse et terrifiante campagne qui s’est achevée par une longue marche, depuis la ville de Selma jusqu’à celle de Montgomery, en Alabama, et qui a conduit le président Jonhson à signer la loi sur le droit de vote en 1965.L'avis de Première : L’académisme, "gros mot" qui définit les films à la direction artistique aboutie et qu’on a tendance à opposer schématiquement à la modernité, est devenu la propriété quasi exclusive du biopic. De Ray à Mandela, en passant par La Dame de Fer et Get on Up, on ne compte plus les portraits officiels – le plus souvent validés, ou mollement contestés par les proches des figures concernées – qui brossent les faits dans le sens du poil et offrent à des acteurs plus ou moins confirmés l’opportunité de briguer un Oscar. Selma ne déroge pas à la règle et déroule le tapis rouge à l’intouchable Martin Luther King, le Gandhi noir (dignement incarné par le trapu David Oyewolo), dont les zones d’ombre, comme sa sexualité débridée, sujet tabou aux États-Unis, ne sont ici qu’effleurées. Si l’on regrette que le film ne soit pas réalisé par un metteur en scène directeur d’acteurs plus tordu (Oliver Stone, au hasard), il faut reconnaître à Ava DuVernay une science impeccable du découpage et de la dramaturgie qui se manifeste lors des séquences de marche où la tension entre manifestants et forces de l’ordre atteint son paroxysme. Lire la suiteBande-annonce :  Choix n°3 : The Voices de Marjane Satrapi avec : Ryan Reynolds, Gemma ArtertonAnna KendrickSynopsis : Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona - la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire - du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments...L'avis de Première : Contrairement à ce qu’aurait pu laisser croire son dernier long métrage (La Bande des Jotas), imbuvable potacherie surréaliste, Marjane Satrapi a de la suite dans les idées. The Voices fait en effet la synthèse entre son univers poétique, ses idées noires et ses aspirations loufoques en racontant les déboires d’un serial killer de circonstance, schizo en mal d’amour qui parle à son chien diplomate et à son chat semeur de troubles. Au-delà de l’équilibre difficilement trouvé entre parodie gore, singerie existentielle et léger esprit de sérieux, son film propose une vision cauchemardesque de l’Amérique – travailleurs neurasthéniques en tenues roses, femmes dominatrices ou nunuches… C’est à cette méchanceté, caricaturale et gratuite, que The Voices doit ses meilleurs moments.Bande-annonce :  Les autres sorties ciné de la semaine sont ici