Dans ce polar, Jérémie Guez raconte à chaud le quotidien d’une brigade de flics. Tendu, documenté mais surtout incroyablement incarné.
Pendant un ou deux épisodes, on a l’impression d’assister à une version allongée de Novembre. Un procédural hyper réaliste, minutieux jusqu’à l’asphyxie, à la trajectoire rectiligne. Et puis au bout de quelques temps, tout se complique, les personnages prennent de la densité, et la série se met à emprunter des chemins plus tortueux que prévu. B.R.I. est l’acronyme de Brigade de répression et d’intervention. Une unité d’élite de la police judiciaire qui peut à la fois conduire des enquêtes (filature et collecte de preuves) et mener des interventions. C’est à ce titre que la brigade est intervenue aux côtés du RAID pour neutraliser les terroristes lors de l’assaut du Bataclan. Et c’est d’ailleurs là que tout commence, le soir du 13novembre. C’est pourtant une quasi-fausse piste : parce qu’au bout de cinq minutes, B.R.I. saute quelques années et s’accroche à Saïd, jeune flic intègre qui prend la tête du service.
On va suivre au jour le jour la demi-douzaine d’enquêteurs qu’il dirige, entre relations complexes aux informateurs, interventions musclées, briefings au bureau ou vie perso. En collant aux basques de ses jeunes flics (tous incarnés par une garde montante d’acteurs aussi divers qu’impressionnants – de Sofian Khammes à Ophélie Bau en passant par Théo Christine), en immergeant le spectateur dans leur quotidien avec autant d’infos qu’eux (très peu), Guez évite l’écueil des fantasmes flicards et des clichés virils, pour raconter et faire vivre une nouvelle génération de flics aussi paumés que la société dans laquelle ils vivent.
B.R.I., huit épisodes, disponible sur Canal+
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