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Nouvelle-Angleterre, 1630. Une famille de colons puritains s’établit à la lisière d’une forêt. La disparition soudaine du nouveau-né et la menace que fait planer la sorcière des bois vont bientôt menacer la cohésion du clan.
Entre l’Art et le genre, entre film d’horreur et film d’auteur : c’est dans la tension entre ces deux pôles que sont nés quelques-uns des cauchemars les plus mémorables des dernières années – Under the Skin, It Follows, Evolution… The Witch s’inscrit ouvertement dans cette lignée-là, celle des films de trouille qui aimerait bien sortir du carcan des midnight screenings. En une poignée de plans à couper le souffle, le débutant Robert Eggers réussit à imposer plus qu’une atmosphère : un univers mental. Celui des colons du 17ème, un monde blafard et bergmanien dont la paranoïa puritaine culminera lors de la chasse aux sorcières de Salem. Troué de visions horrifiques sublimes, le film finit néanmoins par crever sous le poids de son austérité et de son esprit de sérieux – voir ce très pompeux carton final justifiant l’idiome utilisé par les protagonistes (un vieil anglais imbitable). Finalement, c’est moins à la veine gothique de Bergman qu’on pense qu’au récent Night Moves, film de casse abordé « de biais » par Kelly Reichardt, et qui provoquait le même intérêt poli, quelque part entre la fascination esthétique et le tensiomètre à zéro. On attend néanmoins avec impatience le prochain Eggers (un remake de Nosferatu) pour se faire une religion.
Toutes les critiques de The Witch
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) une expérience de cinéma atmosphérique et esthétique des plus prenantes.
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Complexe, bien interprété, filmé avec élégance et disposant de différentes couches de lecture à explorer, The Witch ensorcelle littéralement. De cette ambiance à la fois pesante et surnaturelle, le film en tire un pur moment de frayeur mentale.