Toutes les critiques de The Search

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Quand on a débuté sa carrière en faisant dire des gros mots à John Wayne ("La Classe américaine"), recevoir un Oscar pour "The Artist", hommage à l’âge d’or hollywoodien, ressemble à une traversée du miroir. Que faire après ça ? Quelle route emprunter ? C’est à l’aune de ces interrogations qu’il faut comprendre le titre du film de Michel Hazanavicius. C’est de la "recherche", littéralement, un laboratoire où le réalisateur se demande à quoi ressemblerait son cinéma une fois débarrassé des références pop, du goût du pastiche et de l’ironie. À un mélo historique ? Une fresque guerrière ? Un brûlot édifiant ? Le risque que prend "The Search", c’est de n’exister qu’en creux, dans les pistes qu’il explore et les questions qu’il laisse en suspens. Ça ne veut pas dire qu’il n’est pas parsemé d’extraordinaires moments de cinéma, dus pour la plupart au petit Abdul Khalim Mamatsuiev, fulgurante silhouette mutique et chaplinienne. Chez Hazanavicius, le muet n’est jamais loin… On pourra reprocher ce qu’on veut à sa filmographie mais certainement pas de manquer de cohérence ni de panache.

  2. Première
    par Christophe Narbonne

    Annoncé au surlendemain de la présentation triomphale de The Artist au Festival de Cannes 2011, le nouveau projet de Michel Hazanavicius avait fait saliver : avec cette superproduction revisitant la guerre de Tchétchénie, on allait voir ce qu’on allait voir. On a su entre-temps que le cinéaste remakait en fait Les anges marqués de Fred Zinnemann, film de guerre mâtiné de mélo à la réputation un peu surfaite. Trois ans ont passé. La lumière a été faite ce matin sur The Search, drôle d’objet qui dans un même élan humaniste fait le procès de l’impérialisme russe, dénonce l’inertie de l’Occident et porte aux nues les hommes (femmes, surtout) de bonne volonté qui ont tenté de panser les plaies d’une population massacrée et dispersée dans une certaine indifférence.

    De la maladresse à la grâce
    Articulé autour de la figure de la représentante d’une ONG incarnée par Bérénice Bejo, le film développe trois arcs narratifs en parallèle : le recueillement par Bejo d’un présumé orphelin qui va véritablement lui ouvrir les yeux sur le sens de sa mission et des responsabilités ; la quête de la sœur de l’orphelin pour le retrouver ; le conditionnement brutal et viril d’un bidasse russe pour le rendre insensible aux horreurs perpétrées par son armée. Croulant sous le poids de leur indignation, les deux premiers arcs se contentent de remplir le cahier des charges du film à message avec un manque de lyrisme qu’on était en droit d’espérer. Aussi, les moments de grâce sont-ils les bienvenus, comme lorsque le gamin entame une danse folklorique tchétchène sur un tube des Bee Gees… C’est le point d’orgue de la « partie mélo » qu’Hazanavicius, qui en maîtrise pourtant les codes (voir The Artist), semble avoir négligée au profit de la « partie film de guerre ».

    Sens de l’épopée
    Un jeune Russe cool, joint au bec dans la rue, se laisse enrôler dans l’armée pour éviter la prison. Tout ce qui s’ensuit le montre aux prises avec sa conscience, sa hiérarchie, ses compagnons d’armes, son instinct de survie jusqu’à un dénouement cruel qui remet le film en perspective et lui donne une dimension réellement épique. Sans aller jusqu’à le comparer à Requiem pour un massacred’Elem Klimov, ce segment brut et sans concessions, antimilitariste au possible (plus qu’antirusse), donne un aperçu de ce que The Search, débarrassé de ses bonnes intentions et de son discours volontariste, aurait pu être.

Les critiques de la Presse

  1. Le Parisien
    par Maguelone Bonnaud

    "The Search", admirablement construit, est universel et s'adresse à tous ceux que la barbarie questionne et que l'humanité passionne. Entre coup de poing et émotion douce, chaque séquence est d'une beauté sourde, Ici, ni musique larmoyante ni gros plans appuyés. Ni héros occidental en vedette ni coupable à clouer au pilori.

  2. Metro
    par Jérome Vermelin

    Si Michel Hazanavicius avait un premier à défi à relever avec The Search, c’était de nous convaincre qu’il peut faire autre chose que des comédies, aussi sophistiquées soient-elles. Disons le tout de suite, il est relevé haut la main. Sa caméra est sobre, ses lumières crues, le montage sans fioritures. On est loin, très loin du divertissement haut de gamme que nous proposait jusqu’ici le complice de Jean Dujardin. C’est la force, un peu aussi la faiblesse de The Search : le sujet est grave, lourd, sa violence insondable. Presque trop pour "faire du cinéma". Heureusement le réalisateur a bien choisi son angle : la jeunesse sacrifiée.

  3. A voir à lire
    par Leslie Guyomard

    Une claque. Bérénice Béjo parvient, même au coeur de la guerre, à illuminer chaque plan et à adoucir chaque image, sans fard, avec une simplicité et une humilité déconcertantes. En accord parfait avec la réalisation, sobre, épurée, contrastée, aux confins du documentaire, qui dénonce avec justesse l’injustice de la guerre.

  4. StudioCiné Live
    par Sophie Benamon

    L'histoire est tendre, touchante, jamais dans le pathos. (...) Hazanavicius réussit une construction narrative en boucle d'une séquence d'ouverture très violente qui prend tout son sens après 2h14 de projection.

  5. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    Pari réussi : on en sort la gorge nouée, à l'image du personnage de Bérénice Béjo, témoin révolté de cette tragédie.

  6. L'Express
    par Eric Libiot

    Il y a du souffle, de l'émotion, du sang et des larmes. Ici, "The Search" témoigne de son utilité à raconter en images un passé qui trop vite disparaît dans la course folle du monde et de l'information. Du cinéma qui avance avec force et sans rougir.

  7. RTL
    par Mathilde Cesbron

    The Search, mi-film de guerre mi-mélodrame, est dans l'ensemble touchant et plein de compassion. Il sait aussi être drôle, comme cette scène où Hadji se lance dans une danse slave sur les Bee Gees. En revanche, le film de Hazanavicius n'échappe pas aux clichés, ni au message un peu trop porteur de bons sentiments. Dommage. Il aurait aussi pu être un peu moins long (2h40 tout de même).

  8. Télérama
    par Pierre Murat

    Les dialogues et les discours du personnage interprété par Bérénice Bejo font preuve, par moments — presque tout le temps, en fait — d'une candeur confondante. Seul le petit soldat qui résiste tant qu'il peut à la sauvagerie avant de s'y abandonner totalement suscite le trouble : le réalisateur en fait le héros d'un film à part : presque un documentaire qui, soudain, retrouve la force du grand cinéma russe de jadis.

  9. CinémaTeaser
    par Renan Cros

    On effacera tout le superflu et les précautions malheureuses de THE SEARCH pour ne garder que les grands yeux tristes de ces enfants de la guerre, véritable cœur battant de ce film apathique.

  10. Télérama
    par Frédéric Strauss

    Michel Hazanavicius change de registre et s'attaque à la guerre de Tchétchénie. Mais si l'intention est louable, “The Search” (avec Bérénie Bejo) manque singulièrement d'audace.

  11. La Croix
    par Arnaud Schwartz

    Œuvre ambitieuse sur le fond, éprouvante et généreuse dans la forme et ponctuée de scènes très fortes, ce film a le grand mérite de faire remonter le souvenir d’un conflit "vieux" de seulement 15 ans. On ne peut toutefois se départir d’une certaine gêne, liée à des moments très appuyés, à la tonalité trop mélodramatique de cette œuvre qui veut embrasser large.

  12. Ecran Large
    par Simon Riaux

    Sans doute l'œuvre la moins inspirée de son réalisateur, "The Search" n'en demeure pas moins un film capable de véhiculer des émotions fortes et durables.

  13. Le JDD
    par Jean-Pierre Lacomme

    Entre la sauvagerie de certaines séquences et l’aspect mélo de certaines autres, le dosage n’est pas toujours bien maîtrisé. Restent plusieurs moments qui laissent le spectateur pantelant et c’est là que Michel Hazanavicius gagne sa bataille.

  14. 20 Minutes
    par La rédaction de 20 Minutes

    Abdul Khalim Mamatsuiev est émouvant en même traumatisé. Que ce soit face à Annette Bening ou face au bambin, Bérénice Béjo rayonne.

  15. A nous Paris
    par La rédaction d' A nous Paris

    Un changement de cap pour Michel Hazanavicius ("The Artist"), qui délaisse la comédie pour le drame réaliste, voire pour le mélo plombant, dans ce "The Search" où l’on cherche en vain la subtilité.

  16. Excessif / TF1 News
    par Romain Le Vern

    Plus à l'aise dans le pastiche, Hazanavicius aimerait reproduire l'impact d'un uppercut comme "Requiem pour un massacre" (Elem Klimov, 1985). Mais en dépit de quelques scènes géniales, son mélodrame de guerre, plombé par le surjeu de Bérénice Béjo, s'embourbe dans un marécage de maladresses.

  17. Le Monde
    par La redaction du Monde

    Le film peine tout du long à raccorder les conséquences tragiques du conflit à un regard occidental et, en définitive, ne fait qu’emballer sa propre ambition : l'éveil d’une conscience internationale sur ce qui a tout l’air d’un génocide. Il le fait, mais avec une grammaire d'une telle lourdeur démonstrative que chaque scène sombre dans le comique involontaire. Bérénice Bejo est assommée par des dialogues d'une désolante nullité et le film se résout dans les termes d’un paternalisme schématique. A fuir.

  18. Les Inrocks
    par J.B. Morain

    Quelques twists et flash-backs trop malins pour ne pas être vains ne font pas une mise en scène. Sans parler de la direction d’acteurs, catastrophique. (...) La dénonciation tombe à plat. Aucune idée de cinéma = aucune idée politique. Le premier faux pas de Michel Hazanavicius. On espère l’oublier très vite.

  19. Paris Match
    par Yannick Vely

    Du conflit tchétchène, vous n’apprendrez rien. "The Search" est une œuvre factice qui pourrait représenter n’importe quelle guerre dans le monde.

  20. Le Figaro
    par Nathalie Simon

    "The Search" déçoit. La caméra suit ses personnages sans avoir l'air de s'y intéresser vraiment. Et rate sa cible. Au lieu de faire naître de la compassion, le film suscite l'ennui. Ou, pis, déclenche un comique bien involontaire. La distribution est à l'avenant. Avec des acteurs très inégaux

  21. Libération
    par Julien Gester

    "The Search" contient en réalité deux films entrelacés. L’un, mélo poids plomb, met en scène l’apprivoisement par la gourde française du gamin traumatisé, éperdument recherché par sa sœur aînée. L’autre, un décalque de "Full Metal Jacket" plus outrancier que nature, suit l’éducation à la brutalité et le lavage de cerveau à la crosse d’un folâtre ado russe enrôlé de force, histoire de démontrer que l’horreur de la guerre est le fait de sauvages sanguinaires mais pas que.

  22. Nouvel Obs
    par Pascal Mérigeau

    Michel Hazanavicius filme les réactions de Bérénice Bejo, le petit sourire attristé, la larme qui tombe, indécente, il filme la comédienne au travail, qui se trouve être aussi la femme qu’il aime. C’est son droit le plus strict, ce pourrait même être son honneur, seulement voilà, il croit qu’il filme la tragédie de la Tchétchénie

  23. Toutlecine.com
    par Camille Esnault

    La force du sujet n’est jamais portée au niveau qu’elle pourrait atteindre, par Hazanavicius qui semble se contenter de raconter son récit de manière mécanique, parfois froide même, à l’image de son actrice principale, Bérénice Béjo, qui décidément à bien du mal à donner de l’âme à son personnage.

  24. Chronic'art
    par Yal Sadat

    Un mélo guerrier sans véritable héros."The Search" superpose les signes du mélodrame ceux du sérieux géopolitique, empile deux trames qui finiront par se nouer de façon prévisible, finissant par border un camaïeu de teintes grisâtres en même temps qu'une autoroute de poncifs sur laquelle les bons sentiments ne croisent jamais les mauvais.

  25. Critikat.com
    par Josué Morel

    Aucune maladresse, aucune circonstance atténuante ne peut expliquer l’ampleur du marasme.(...) Un film bizarre, curieux, indécent au regard du sujet : Don Quichotte Bérénice qui apprend tant bien que mal à devenir la nouvelle maman du petit Hadji, le garçon au cœur de l’intrigue.