Picnic

En soi, cette histoire de couple (illégitime) renversant en voiture une jeune femme et perdant peu à peu tout sens civique et tous réflexes humains est intéressante. Encore fallait-il, pour maintenir l’intérêt du spectateur sur la durée, aller au-delà d’une simple alternance de caméras subjectives. Plus génératrice de mal de mer que d’intelligence, cette mise en scène lasse vite sans masquer la superficialité du propos.

C'est bien par le regard de l'autre que chacun va se retrouver précisément décrit. Mensonge, dépression, lassitude, baisse de l'attirance sexuelle, l'ordinaire d'un couple en somme, sont ici dévoilés par un jeu faussement anodin de la vérité. Picnic est aussi une comédie particulièrement drôle. La cruauté ici n'exclut pas le rire, mais en découlerait plutôt.

Le film parvient à captiver par son caractère imprévisible, ses changements de registre, de la comédie intimiste au film d'angoisse, à la lisière du fantastique. Des qualités amoindries par les tics (caméra à l'épaule) et la liberté ostentatoire de la mise en scène.