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Reparti de Berlin en 2019 avec le prix du meilleur premier film, Mehmet Akif Büyükatalay met en scène Oray, un musulman de deuxième génération installé en Allemagne, ex voyou qui s’est reconstruit en devenant un fervent pratiquant et dont le destin bascule, un soir d’emportement contre sa femme où il lui répète trois fois le mot « talâq ». Car ce geste synonyme de répudiation dans la loi islamique l’entraîne dès lors dans un tiraillement incessant entre son amour pour sa compagne et sa ferveur religieuse. Büyükatalay apporte de la nuance et de la complexité à un sujet propice à des raccourcis faciles sans abimer la tension prenante créée par cette épée de Damoclès étouffante. Avant, hélas, qu’elle ne délite dans un épilogue bien trop confus et rapide. Comme si à la manière d’Oray, Büyükatalay ne savait pas comment mettre un terme à ce dilemme.