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C'est quoi, Kevin Costner en 2024 ? Tout le monde semble d'accord : c'est le vétéran de Danse avec les Loups, redevenu superstar planétaire avec Yellowstone, série western contemporaine battant tous les records d'audience que l'acteur s'est permis de quitter au sommet de son succès. Pour faire quoi ? Du cinéma, pardi. Et pas n'importe comment : en mettant tout son pognon sur la table et en produisant lui-même sa grande fresque western ultime, Horizon. C'est en véritable propriétaire terrien -comme son personnage de Yellowstone, sûr de lui et droit dans ses bottes- que Costner a tourné quatre films (peut-être cinq, voire six, tant qu'on y est) de trois heures qui tournent autour d'une ville utopique, quelque part sur la frontière, au moment de la Guerre de Sécession. avec Indiens, soldats, colons, chasseurs de primes, hors-la-loi, entrepreneurs, tout le monde. Ce « chapitre 1 » est tout de même pesant, très académique, traversé tout autant de grands moments (l'attaque nocturne du village, la discussion entre Costner et un outlaw le long d'une pente, la fusillade qui s'ensuit) que de passages gonflants, voire d'ellipses incompréhensibles vue la durée de l'oeuvre. Oui, c'est comme regarder une saison entière d'une série télé longuette concentrée en trois heures de film. On sent que le grand sujet, la fondation mythologique de l'Amérique, frémit sous la surface. Mais est-ce que Costner ne l'a pas fait surgir dès 1997 avec Postman, son ambitieuse fresque post-apo -déjà longue de trois heures, déjà avec Will Patton et Giovanni Ribisi, tous deux de retour dans Horizon- où il faisait renaître les USA des cendres de la guerre ? Faites l'expérience : une fois sortis d'Horizon, n'hésitez pas à revoir Postman pour patienter avant le chapitre 2, prévu pour le 11 septembre.