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Alors que les rapports hommes-femmes constituent le cœur de son cinéma, il était logique de voir Benoît Jacquot se confronter un jour à la figure du séducteur par excellence, Casanova. Il se penche ici sur un moment précis de sa vie, lors de son exil à Londres, où il va tomber sur un os : la Charpillon, prostituée dont le charme envoûtant lui fait soudain oublier toutes les autres femmes. Seul hic, la demoiselle ne s’en laisse pas compter. Et va même lui donner une petite leçon en lui rappelant la primauté de la montée du désir sur la possession dans toute relation amoureuse. Dernier amour raconte donc ce jeu du chat et de la souris inversé où la jeune femme prend le pouvoir sur l’homme mûr. Et où l’on glisse d’une atmosphère ludique à une ambiance crépusculaire quand Casanova comprend que la seule femme qu’il ait jamais aimée sera aussi la seule qui lui échappera. Le film souffre d’une construction scolaire (Casanova vieux narrant cette histoire à une jeune femme, avec allers-retours entre présent et passé) et d’un souffle passionnel étouffé par trop de cérébralité. Mais il a aussi les qualités de ses défauts. En particulier cette volonté (aboutie) de capter l’intime et non le spectaculaire fastueux d’une époque libertine. De montrer les corps, certes, mais de se concentrer sur la mécanique des cœurs et des esprits. À ce petit jeu, Vincent Lindon et Stacy Martin forment un duo aussi piquant que déchirant, avec une modernité épousant celle de leurs personnages au cœur d’une époque, photographiée avec talent par Christophe Beaucarne qui évite le piège de la reconstitution académique.