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Bon, clairement, on n’attendait plus grand chose d’Atom Egoyan, surtout depuis son remake pseudo lesbiano-vénéneux de Nathalie d’Anne Fontaine rebaptisé pour la mauvaise occasion Chloe. On avait tort. Avec Captives, le réalisateur nous pond un thriller façon Prisoners - de son comparse canadien Denis Villeneuve -, mais puissance 25 dans l’efficacité qui colle au siège.
Une fillette disparaît. Huit ans s’écoulent. D’un côté, sa mère (Mireille Enos, l’actrice de la série The Killing, qui réussit cette fois son passage au cinéma après l’avoir foiré dans World War Z), femme de chambre dans des hôtels beigeasses, qui retrouve des objets lui ayant appartenu au fil de ses ménages comme des énigmes à résoudre. De l’autre, son père (Ryan Reynolds toujours avec son regard de labrador mais avec enfin un os à ronger), pétri de culpabilité, passe son temps à sillonner les routes de l’Ontario en prenant la moindre auto-stoppeuse à bord, au cas où sa fille ressurgirait. La police les convoque. Ils ont peut-être retrouvé Cassandra…
Renouant avec la veine de De beaux lendemains(la disparition d’enfants) et Le Voyage de Felicia (un ogre rôde), Atom retourne dans ses terres de glace pour parler de son sujet préféré, le voyeurisme, encore réinventé ici dans sa dégueulasserie, en assumant à la fois un scénario complexe d’une intelligence rare et un vrai plaisir de série B parfaitement compatible (le pédophile a vraiment une tête de pédophile et la méchante femme porte des perruques dignes d’un mauvais De Palma). Mais de l’horreur, on ne verra qu’un éclair de terreur muette à double détente dans l’œil des parents découvrant la page d’accueil d’un site internet. Alors oui, Egoyan précipite sa fin mais franchement, on s’en contrefout.
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Avec ses paysages hivernaux et sa musique lugubre, le début de "Captives" rappelle "De beaux lendemains", du même Egoyan. D’autant que le film évoque aussi le thème de la perte, deux parents se disputant sans cesse depuis la disparition de leur fille. Huit ans après, l’enquête se poursuit et bascule dans une sorte de thriller dégénéré impliquant une invraisemblable organisation de pornographes du chagrin, menés par l’extravagant Kevin Durand dans le rôle d’un pervers triomphal. Cette fois, on pense à "L’Esprit de Caïn", de Brian De Palma, pour ses outrances involontairement comiques.
Toutes les critiques de Captives
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Atom Egoyan signe son meilleur film depuis une éternité, renouant génialement avec la combinaison de mythe, d'horreur, de perversité et de drame humain, déjà à l'épreuve dans "De beaux lendemains" et "Exotica".
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La dextérité avec laquelle se déploie l’intrigue policière, pourtant riche en coups de théâtre dans son dernier tiers, n’en est que plus sidérante, et les pièces du puzzle finissent par s’assembler pour composer un tableau qui émeut par la sérénité qui s’en dégage.
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Si le réalisateur trébuche sur quelques détails – le personnage de Kevin Durand, notamment, trop cartoonesque –, il signe avec CAPTIVES un essai cinématographique évoluant à 360° : une histoire simple déroulée en une narration complexe débouchant sur des émotions limpides.
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Un scénario diabolique inspiré de l'affaire Natascha Kampusch. Le film joue avec une intelligence rare sur les rapports humains.
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Un thriller malin et sophistiqué. Le film tient en haleine le spectateur de bout en bout, son montage labyrinthe est l'une de ses facettes les plus intéressantes.
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C'est un thriller qu'on pourrait dire conceptuel, au style brillant, à la construction intelligente… presque trop: Egoyan intellectualise si bien le propos que le film y perd en émotion profonde, sinon en force polémique.
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Son anxiété se faufile en vous et caresse votre épaule et lorsque vous vous retournez, c’est toujours derrière vous.
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Un thriller captivant. (...) La mise en scène, aride et elliptique, intrigue, déroute et entretient le malaise en se jouant de la chronologie. Pour mieux saisir les nuances subtiles de la palette émotionnelle que déploie ce puzzle complexe, intelligent, au réalisme vertigineux.
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Artiste plasticien et metteur en scène d’opéra, le tout-terrain Atom Egoyan maîtrise la nervosité de ce scénario infernal et sa mise en scène parfaitement léchée que cristallise le froid du givre.
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Alors, certes Captives n’est pas Akerman (ç’aurait été étonnant), néanmoins il ajoute une petite pierre froide et dure au grand édifice du cinéma claustrophobe.
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Ici, le spectateur imagine aisément l’issue mais se laisse happer dans un déroulement ingénieux de l’intrigue. Dommage, au fond, qu’on imagine trop aisément cette fin, et qu’on y arrive un peu trop facilement. Le dénouement laisse un goût d’inachevé,
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Ce polar sur fond de pédophilie crie le désir de son auteur de voir recoller les facettes de son identité d'artiste : en creusant un sujet bien glauque (une histoire dérivée de celle de Natascha Kampusch, qui décidément n'arrête pas d'inspirer le cinéma), en y injectant des images de vidéosurveillance et de sites Internet, en y diffusant un zeste d'opéra et en cherchant, par son casting, par une inscription convenue dans les codes du polar, à fédérer le public le plus large possible. Mais dans cette forêt de signes, plus rien ne vibre.
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Il ne manque en fait qu’une résolution moins ordinaire de l’intrigue pour hisser ce thriller haut de gamme en œuvre grandiose sur l’art de la manipulation et le désarroi qui prolifèrent au sein des sociétés occidentales, au détriment du malheur des gens.
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A l'image du décor hivernal où il s'installe, "Captives" est un film engourdi, cadenassé par son dispositif sophistiqué dont Atom Egoyan ne tire aucun profit. Son dédale narratif, qui convoite le trouble et la noirceur, ne fait guère illusion et aboutit à un récit embrouillé. Il est loin le temps où le réalisateur se faisait l'observateur lucide de ses contemporains. Il a conservé l'empathie mais a perdu le mystère.
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A la fin du film, certains se demanderont quels personnages survivront et d’autres quelles carrières persisteront.
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Ambiance glacée, intrigue complexe, le film abat ses cartes lentement. Mais si la ligne stylistique reste bien tenue, ça se gâte du côté du scénario.(...) En quelques minutes, le niveau de crédibilité de ce récit a pris un coup dans l'aile, et la fin approchant, tout se précipite sans grand souci de vraisemblance.
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Un film trop absurde pour le prendre au sérieux mais trop étrange pour l’ignorer.
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Les personnages sont tellement stéréotypés qu’on se demande si Egoyam ne les a pas modélisés avec une imprimante 3D. Reste que le suspense est bien mené, au point que l’on accepte sans trop rechigner de rester, 1h53 durant, captifs et "captives" de ce polar quasi polaire.
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Flash-backs, ambiance lancinante, perversité et sens du détail étonnant se mêlent pour former un thriller glaçant et assez habile, qui sort des sentiers battus.
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Sur la forme rien à dire, Egoyan n'a rien perdu de son élégance (...)Les rôles y sont caricaturaux et la dénonciation des technologies modernes dépassée. Un thriller qui ne captive qu'à moitié.
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Le spectacle prime sur le récit lui-même, qui n’a plus la moindre cohérence narrative. Cinéaste cérébral, compliqué, Egoyan vit un peu trop sur ses acquis.
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Un film plutôt décevant dû notamment à une écriture maladroite et à des personnages peu crédibles.
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Mireille Enos que l’on aime tant, ne livre qu’un quart de ce qu’elle a dans le ventre, tout comme Ryan Reynolds, que la mise en scène d’Egoyan ne fait que brider. Au dénouement final aucun nœud narratif ne persiste, seul reste celui de notre ventre, dû au gâchis d’un tel potentiel.
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Avec ce thriller vaguement inspiré de l'affaire Natascha Kampusch, Atom Egoyan livre l'un de ses plus mauvais films.
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Tout sonne faux, fabriqué. Le maniérisme a remplacé l'émotion, dans ce méli-mélo de flash-back aussi confus que prétentieux.
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Très élégant visuellement, Captives brille par sa structure complexe qui est censée nous ménager un suspense haletant. Mais à force de transformer les paysages canadiens en décors géométriques de catalogue Ikéa (neige comprise) et de rester dans l’élégance de déplacements de silhouette réelles ou en surveillance, Egoyan passe à côté du sujet. Rien n’est creusé : ni les psychologies, ni les ressorts de l’intrigue informatique. Quant aux clichés des pervers qui ressemblent à des agents d’assurance efféminés qui se baladent librement, de la victime consentante, elles ne font que renforcer les invraisemblances de l’intrigue.
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Egoyan met en place un récit façonné de non-dits, de doutes, de détermination policière et de culpabilité paternelle qui s’essouffle très vite. Traitant le tout avec un œil binaire, oubliant la complexité psychologique, "Captives" veut écrire un commentaire définitif sur l’intrusion/invasion des écrans dans les comportements contemporains, mais cela sonne faux, voire ringard.
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En dépit de son final en film d'action, avec poursuites et suspense assez bien troussé, cette oeuvre ne perd jamais -- c'est le défaut d'Egoyan -- son caractère pesant. C'est plus fatigant que captivant.
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Derrière cette atmosphère bien réglée se cache un récit déplaisant et absurde.
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Le réalisateur nous rend une histoire factice et dénuée de sens avec une solennité de mauvaise augure.
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Un drame complexe qui mélange l’enlèvement, la pédophilie, des femmes fatales énigmatiques et la flûte enchantée de Mozart.
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Est-ce un adulte qui a écrit ce scénario ? C’est peu convaincant.