Toutes les critiques de Borgman

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Cinéaste discret un peu délaissé par les distributeurs français, Alex Van Warmerdam revient avec son film le plus fort depuis Les Habitants (1995). Il est tentant de le situer dans la tradition du cinéma subversif (Théorème ou Le Charme discret de la bourgeoisie), mais le plus simple est de l’appréhender comme un conte dont l’interprétation est laissée à l’appréciation de chacun. Une piste, suggérée en début de film par une citation d’apparence biblique, donne une vague idée du but de Borgman et des autres intrus (se multiplier) mais leur nature (anges, démons ou extraterrestres) est incertaine. Tels le joueur de flûte de Hamelin, ils entraînent avec eux les enfants et provoquent désirs et frustrations chez les adultes. Si l’absence de mode d’emploi ou d’explication peut laisser perplexe (probablement parce que nous n’avons plus l’habitude d’être invités à penser par nous-mêmes), il est difficile de résister au spectacle étrangement euphorisant de cette cruauté nécessaire.

Les critiques de la Presse

  1. La Croix
    par Arnaud Schwartz

    Il va sans dire que cette œuvre décapante, d’une ironie mordante, ne s’adresse pas à tous les publics. Alex van Warmerdam réussit un film intriguant, qui s’offre à toutes les interprétations possibles à partir d’une réflexion sur le bien, le mal, la violence et les peurs inconscientes. Il peut être intéressant de voir cette œuvre comme une exploration des fantasmes de chute de notre Occident nanti, terrorisé par la crainte de l’envahissement et le « vol » de son avenir.

  2. Le Parisien
    par Pierre Vavasseur

    En meneur de jeu transfiguré, c’est le cas de le dire, une fois rasé, Jan Bijvoet est un diable sur pattes. Certes, le propos du film n’y va pas par quatre chemins : il faut soigner le mal d’une société quasi parfaite, aryenne jusque dans son apparence, corsetée dans l’ordre et l’hypocrisie, par un autre mal, patiemment dévastateur mais dont on ne sait si les intentions ne sont tout aussi totalitaires. C’est peut-être ce qui a gêné le jury cannois. Sacré film en tout cas.

  3. L'Express
    par Christophe Carrière

    Outre la qualité formelle de cette surprenante réjouissance, il y a également le regard acéré d'un metteur en scène sur un monde au bord de l'implosion sociale. Enfin, même pas au bord, d'ailleurs ! Van Warmerdam prend les devants et taille dans le vif. Avec un humour à froid et une poésie macabre propres à cet auteur perché comme on n'en voit pas assez.

  4. Les Cahiers du cinéma
    par Vincent Malausa

    C’est de cette dimension de conte diurne et ensoleillé, où les légendes urbaines voisinent avec les forces primitives de la forêt (avec cette incroyable scène de traque, au début, révélant les caches souterraines où vivent les compères de Borgman), que le film tire son charme si particulier : une sorte d’onirisme à blanc, évaporé, nimbant d’un voile de douceur et de féerie sa chirurgicale mécanique meurtrière.

  5. Libération
    par Gérard Lefort

    Borgman est aussi la chronique de ces nouveaux riches fatalement de gauche, mais pas quand il s’agit de mortifier la bonne d’enfant ou de gloser sur la supériorité naturelle de l’opulence sur la pauvreté. (...) Autant de gouttes d’acidité bienvenues dans un film où on ne les attendait pas.

  6. Le Monde
    par Franck Nouchi

    Alex van Warmerdam signe un film grinçant et dérangeant, d'une maîtrise formelle impressionnante.

  7. Film.com
    par Jordan Hoffman

    Ce film délivre un malaise étonnant qui suscite notre compassion.

  8. Variety
    par Guy Lodge

    Un thriller déloyal, insidieux, drôle par intermittence et plutôt osé.

  9. Le Canard Enchainé
    par David Fontaine

    Il s'agit de montrer le mal s'insinuant sous les apparences de la normalité. La "banalité du mal" réinventée, après Hanna Arendt ?

  10. Ecran Large
    par Sandy Gillet

    Borgman c’est un peu Sitcom d’Ozon sous acide. De l’or en barre azimuté et un vent de fraîcheur tendance humour noir des plus ravageur.

  11. Excessif / TF1 News
    par Romain Le Vern

    En optant pour une fin ouverte et en refusant de clairement expliquer les agissements de Borgman et de sa bande (certains parlent de tueurs à la "Funny Games" de Michael Haneke, on pense plutôt à une secte post-Manson et des dévots du diable ayant pris l'apparence inoffensive d'un "Boudu sauvé des eaux"), Alex Van Warderman travaille le mystère comme l'imagination, et provoque une fascination vivace, pendant et après la projection.

  12. Toutlecine.com
    par Jordan Kalfon

    Alex Van Wardermdam conserve sa propension à la provocation de ses jeunes années tout en démontrant un savoir faire visuel qui confirme que le temps n'a aucune prise sur son talent. La prochaine fois, on espère juste qu'il s'en servira pour de moins vaines démonstrations, même si en l'état Borgman reste une proposition de cinéma plutôt jouissive qui mérite d'être découverte...

  13. Les Fiches du cinéma
    par Thomas Fouet

    Le film d'Alex van Warmerdam, entre glacis hanekien et farce surréaliste, s'empêtre dans son dispositif monotone et ses visées cryptiques, mais brille régulièrement par ses visions hallucinées.

  14. L’Ecran Fantastique
    par Yann Lebecque

    Un récit cru et presque mythologique.

  15. Les Inrocks
    par Romain Blondeau

    (...) à mesure que le récit progresse, virant au jeu de massacre sardonique, l’effet d’étrangeté s’estompe pour ne plus laisser entrevoir qu’un dispositif mécanique, une démonstration d’originalité criblée d’effets chocs (le running gag des corps jetés au lac) et de symbolisme pesant. C’est la limite de cet exercice de style, une bizarrerie sous cloche trop calculée pour provoquer le moindre trouble.

  16. Nouvel Obs
    par Sophie Grassin

    Le meilleur de cette comédie stylisée, laconique et noire, où l’absurde rôde, tient à son début qui sait installer une tension rampante en montrant l’emprise grandissante de cet envahisseur impassible et bien mis sur un couple raciste, friqué et en proie à la misère sexuelle. Mais une fois cette partie du programme remplie, Van Warmerdam se met à tourner en rond, tombe dans la répétition et laisse augurer d’une vague de violence qu’il choisit finalement d’esquiver.

  17. The Guardian (UK)
    par Catherine Shoard

    On a la sensation frustrante que les idées ne sont pas suffisamment exploitées et que les blagues caustiques servent à la finalité plutôt qu’au sens.

  18. Le JDD
    par Stéphanie Belpêche

    Ce thriller néerlandais, à la lisière du fantastique, vaut pour son scénario manipulateur, son atmosphère dérangeante, presque surréaliste, et son humour très noir. Le réalisateur laisse planer le mystère autour de l’identité de Camiel : est-il un fugitif, un escroc, le gourou d’une secte ou un démon ? Moralité : ne jamais faire entrer un inconnu chez soi.

  19. Elle
    par Françoise Delbecq

    Sorte de fantasme de la bourgeoisie coincée dans ses codes bon chic bon genre, Borgman dérange et bouscule les habitudes. Quiconque se mettra sur son passage et nuira à ses plans sera éliminé. Violent, cruel, complètement fantaisiste, ce film fait penser à «Funny Games», de Michael Haneke, sans la profondeur. Les scènes de malaise se succèdent, sans réelle pertinence. Le mal est là, on l’a compris. So what?

  20. A voir à lire
    par Gérard Crespo

    À la croisée du théâtre de l’absurde, de la comédie loufoque et du thriller, ce film inclassable confirme la démarche originale de son auteur.

  21. StudioCiné Live
    par Laurent Djian

    Un joli conte maléfique qui s'essouffle trop vite.

  22. Télérama

    le cinéaste néerlandais Alex van Warmerdam propose un film inventif mais malheureusement trop convenu.

  23. Evene
    par Olivier de Bruyn.

    Hélas, cette longue (1 h 53) plaisanterie à vocation iconoclaste ne transgresse rien que de très convenu et, après un quart d’heure intrigant, s’abîme dans la provocation absconse et l’humour noir pas drôle. À oublier.

  24. Télérama
    par Pierre Murat

    Question humour noir, Alex van Warmerdam n'a rien perdu de sa force, ni de son inventivité : ça cogne, ça flingue, ça empoisonne. Image formidable : au fond d'un lac, des cadavres se dressent, droits comme des i, la tête enfoncée dans une bassine de ciment... Sauf que l'habileté formelle du réalisateur repose, cette fois, sur un scénario convenu. Ok, d'accord, le Mal court. Et il s'infiltre d'autant plus facilement dans les sociétés bourgeoises que ses membres sont déjà à demi-morts d'ennui et de faiblesse mentale. Et puis ? Ben rien : le cinéaste constate ce que d'autres (Michael Haneke dans son détestable 'Funny Games' et son magnifique 'Ruban blanc') avaient su faire avant lui. En mieux.

  25. Le Figaro
    par La Rédaction du Figaro

    Si le début de cette fable aux accents surréalistes intrigue avec ses personnages qui sortent de terre pour investir une maison bourgeoise, ces cavaliers de l'apocalypse portent en eux une morale pesante. Le film s'étend (près de deux heures) sur la culpabilité occidentale, sur les névroses de nos sociétés contemporaines et leur transmission à nos enfants.

  26. A nous Paris
    par Fabien Menguy

    Une démonstration pas inintéressante visuellement, mais dont la violence gratuite et les enjeux trop flous laissent perplexe.

  27. Télérama
    par Guillemette Odicino

    Au départ, cette drôle d'invasion des profanateurs intrigue, mais, au bout du conte (noir), il ne fait pas le poids par rapport à ses propres références ("Théorème" de Pasolini, "Funny Games" de Haneke). Depuis "Les Habitants, "Van Warmerdam ne parvient plus à surprendre.