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Le film est aussi laconique et absurde que ce résumé. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Sophie Fillières (Aïe, Gentille) est une adepte des portraits de femmes gentiment cintrées, portés par des dialogues surréalistes dits sur un ton neutre. Un Blier au féminin ? En quelque sorte. Comme chez le réalisateur du Bruit des glaçons, les personnages sont peu nombreux et pas très aimables ; la mise en scène, minimaliste, est au service des acteurs et du texte, très littéraire ; les décors reflètent les états d’âme des protagonistes. Ici, la forêt est clairement un éden où se ressource Pomme, qui va tenter de ne pas se laisser croquer par ses névroses, ses doutes et les éléments. C’est dans les séquences de solitude (et donc de silence) que Fillières traduit le mieux les états d’âme de son héroïne, plus que dans les scènes à deux où la recherche permanente du décalage génère un manque de sincérité et d’émotion.
Toutes les critiques de Arrête ou je continue
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est tout le chic de Sophie Fillières de savoir filmer ce qui lie un couple qui ne s’entend pourtant pas, l’agacement et l’affection, sans scène de ménage. Contrairement à ses précédents films, les situations sont aussi normalement incongrues que les dialogues, qui paraissent toujours logiques. Comme ce savoureux : « Vous avez une ou deux fourmis dans le cou, mademoiselle. » Avec un Mathieu Amalric et une Emmanuelle Devos particulièrement subtils et accordés.
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Dans ce film qui sort littéralement des sentiers battus, Sophie Fillières décrit l'asphyxie du couple, le besoin de respirer le grand air. Comme dans un conte son héroïne, remarquablement incarnée par Emmanuelle Devos face à Mathieu Amalric, devra aller au fond de bois merveilleux pour ne plus se sentir telle une bête prise au piège.
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Un véritable match de ping-pong verbal où, sous la facétie habituelle de Sophie Fillières, pointe une aigreur nouvelle et une audace bienvenue.
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La comédie d’analysant retrouve ici une fraîcheur que l’on n’attendait plus.
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"Arrête ou je continue" a le goût habituel des films de Fillières où la gravité sait s'inviter sous un burlesque coq-à-l'âne qui s'exerce à propos de tout : montée dans un autobus, champagne manquant, pique-nique au tarama ou imposture intrusive dans un séminaire musical.
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Comique de situation, plaisir du gag et sens de la littéralité burlesque viennent désormais ajouter à la subtilité des dialogues un soupçon de pitrerie opportun. Quand les extrêmes se touchent, la cinéaste conjugue finesse et bouffonnerie dans une fable de couple truculente et astucieusement ludique.
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Les dialogues, très écrits, ne sonnent jamais faux, et on retrouve avec plaisir le couple Emmanuelle Devos-Mathieu Amalric qui, lui, fonctionne toujours!
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La réalisatrice de “Aïe” signe un petit précis sur la fin de l’amour. Hilarant et secrètement tragique.
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Il faut insister sur la performance des deux acteurs – non pas le chamois, encore qu'il soit, lui aussi, excellent –, Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric. L'une tout en nuances, n'hésitant pas à jouer avec son corps pour mieux figurer, et l'enfermement qui l'étouffe, et le fait qu'elle ne va pas tarder à s'en extraire. Lui, étrange jusqu'à en paraître inquiétant, incandescent jusqu'à approcher ce point de folie que seuls quelques grands acteurs savent atteindre. Une femme et un homme. Deux comédiens formidables pour quelques instants de cinéma qui ne le sont pas moins. Tant pis si ça ne marche plus entre eux. Tant mieux si la vie parvient à reprendre le dessus.
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La réalisatrice Sophie Fillières a su ponctuer son film d'un humour salvateur, bien que souvent grinçant. Et, surtout, on se régale du jeu des acteurs. Ils nous offrent une version presque sympathique et drôle des derniers feux de leur amour. On sort du film rasséréné.
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Une comédie intelligente sur le désamour, servie par des dialogues très incisifs et deux comédiens inspirés.
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Après une première partie savoureuse dynamitée par un ton décalé du meilleur effet, le nouveau film de Sophie Fillières se perd dans la forêt qu’arpente inlassablement son héroïne. Dommage…
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Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric interprètent avec justesse un couple à la dérive, qui finit par se perdre dans une forêt des plus métaphoriques, un retour à la nature pour une réflexion sur ce que peut encore offrir la vie.
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Avec ce mélange de légèreté et de gravité qui rythme ses films, Sophie Fillières analyse les petits et les grands maux de la vie à deux, le temps d’une fable qui prend les allures d’une fugue buissonnière, un peu contemplative. Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric jouent à merveille ce couple en mode « je t’aime, moi non plus ».
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Porté par deux excellents comédiens, plus qu’habitués à se donner la réplique, Arrête ou je continue ressemble d’abord à ces petits jeux pervers d’enfants, où l’on se pince à tour de rôle pour se faire de plus en plus mal.
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(...) des tranches de vie drôles, surréalistes, absurdes et touchantes sur le couple et ses petits tracas.
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C'est d'abord un couple d'acteurs: Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric. (...) Les avoir choisis pour interpréter (...) Pomme et Pierre, ensemble depuis (trop ?) longtemps est une excellente idée. Ils sont immédiatement crédibles et apportent au film cette fantaisie que la réalisatrice met en scène pour aborder le temps qui passe, (....) Le film avance et cherche une solution, puis tout à coup s'arrête (...) Un arrêt physique et scénaristique, (...) Mais le souci est bien là, dans cette façon d'appuyer le double sens pour qu'il soit compréhensible. Ce n'était pas la peine. Et le plaisir s'arrête, lui aussi.
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L’évidente radicalité portée par Arrête ou je continue peut aussi donner des idées : on est tenté d’imaginer un film qui aurait lui aussi continué, en se concentrant entièrement sur ses deux principaux rôles. C’est évidemment injuste pour les autres acteurs, notamment Anne Brochet et Joséphine de La Baume, qui animent une poignée de scènes et n’ont rien à se reprocher.
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une démarche qui sent le fabriqué, tout au long d'un processus décousu.
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Jamais son intrigue tournant autour de la fin d'un couple, ni tout à fait légère, ni tout à fait grave, ni tout à fait réaliste, ni tout à fait symboliste, ne parvient à trouver son centre. Donc son rythme.
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Les deux comédiens tiennent debout malgré une narration inconsistante qui traîne en longueur