Vingt ans après la mort d’Yves Montand, sa dernière compagne, Carole Amiel, et son fils, Valentin Livi, publient "Montand", un livre de souvenirs, chez Michel Lafon. Rencontre. Les chaînes de télévision lui rendent également hommage.
Vingt ans après la mort d’Yves Montand, alors que les chaînes de télévision lui rendent hommage, sa dernière compagne, Carole Amiel, et son fils, Valentin Livi, publient "Montand", un livre de souvenirs, chez Michel Lafon. Rencontre avec la rédaction de Télé 7 Jours. Dans votre livre, on découvre une lettre de Valentin, il exprime un grand manque et des regrets…Quand Yves est mort, le 9 novembre 1991, Valentin avait à peine trois ans. Montand tenait absolument à ce que son fils le voit sur scène. Il préparait un concert à Bercy et tournait en même temps, IP5, le film de Jean-Jacques Beineix. À son décès, Valentin a cru à une relation de cause à effet : "Si papa travaillait autant c’est qu’il ne voulait pas rester avec moi !" À l’adolescence, il a compris qu’il se trompait.À la mort de Montand, Valentin a disparu des médias. Vous le protégiez ?Je ne voulais pas que mon fils devienne un feuilleton. Quand Valentin est entré à l’école, en septembre 1991, Montand et moi avons préparé une lettre à toutes les rédactions pour qu’il ne soit pas perturbé dans ses études. Il était temps de le laisser tranquille.Aujourd’hui, que pense-t-il de son père ? Il sait combien Montand l’a aimé. Certaines de ses chansons en témoignent comme "Valentin", écrite par Jean-Loup Dabadie.Que fait-il de sa vie ?Il va avoir 23 ans et suit des études d’infographie à Montpellier pour réaliser des jeux vidéos. Il n’a jamais imaginé devenir acteur. Il n’est pas à l’aise dans la lumière.Vous avez connu Montand à 14 ans. Dans quelles circonstances ?Avec mes parents, nous venions d’emménager près de Saint-Paul-de-Vence. J’allais en cours à mobylette. Un matin, j’ai aperçu sa longue silhouette. Nos regards se sont croisés. Il m’a dit bonjour dans un grand sourire. Au fil des années, une complicité quasi paternelle s’est instituée. Il me conseillait des lectures, des films et s’intéressait à mes études.Quand a évolué cette relation ?À 22 ans, je suis devenue son assistante. En 1982, je l’ai accompagné dans sa tournée internationale. Je l’admirais beaucoup. En même temps, c’était un homme marié avec Simone Signoret et il avait trente ans de plus que moi ! L’évolution de nos sentiments s’est imposée petit à petit.Votre différence d’âge a-t-elle posé un problème ?Jamais ! Il était plus âgé que mon père, mais beaucoup plus drôle. Nous nous amusions beaucoup !En 1988, vous attendez un bébé. Comment a-t-il réagi ?Cela ne rentrait pas dans ses projets. Il craignait que les gens ne le jugent irresponsable d’avoir un enfant à 67 ans. À sa naissance, il était fou de joie ! Il se promenait dans la clinique avec Valentin dans les bras en criant : "C’est le nôtre le plus beau !"La télévision lui rend hommage en diffusant le 8 novembre un très beau documentaire, sur France 2, réalisé par Patrick Rotman. L’avez-vous vu ?Il est magnifique ! On découvre sa face cachée : un homme peu sûr de lui, terrorisé à l’idée de ne pas être à la hauteur. D’où son stress permanent…Interview Marie-Anne Gongora de Télé 7 JoursL’hommage téléDimanche 6 novembre, à 20h40, Arte consacre une soirée Thema avec "Le choix des armes" d’Alain Corneau suivi d’un documentaire italien "Pour Yves Montand", qui retrace deux voyages qu’il a effectués dans sa famille en Italie. Le même soir, sur Direct 8, vous pourrez voir "Le grand escogriffe" de Claude Pinoteau, suivi par "I comme Icare" d’Henri Verneuil. Le mardi suivant à 20h35 sur France 2, diffusion de "Ivo Livi, dit Montand", le documentaire de Patrick Rotman.
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