L'âge ne semble pas avoir de prise sur Claire Bloom - de son vrai nom Patricia Claire Blume - belle comédienne bien connue et respectée au petit comme au grand écran. Claire Bloom est née à Finchley, dans la banlieue nord de Londres, le 15 février 1931. Elle est la fille d'Elisabeth Grew et d’Edouard Max Blume, immigrants juifs de l'Europe de l'Est. Après une formation à l'École Guildhall de Musique et Théâtre et à l'École Centrale de Locution et Théâtre, elle fait ses débuts à la BBC. Puis, à quinze ans, elle monte sur les planches du Théâtre du Répertoire d'Oxford en 1946, dans la production It Depends What You Mean. Ses rôles d’ingénues dans les pièces shakespeariennes telles que Le Roi Jean, Le Conte d’hiver et son interprétation d’Ophélie dans Hamlet à Stratford-on-Avon, à seulement à dix-sept ans, lui valent l’enthousiasme des critiques. pagebreakClaire Bloom débute à l'écran en 1948 dans The Blind Goddess d'Harold French. Sa première apparition à Londres dans The Lady's Not for Burning de Christophe Fry, face à Richard Burton, mais aussi et surtout sa prestation aux côtés de Chaplin dans Les Feux de la rampe (1952) lui confèrent une notoriété internationale, qui lui vaut d’être engagée par l'Old Vic Theater pour deux ans. Ce succès lui offre un autre rôle principal dans Richard III (1954) de Laurence Olivier. Assurant une forte présence tant à Londres qu’à New York pendant des années, elle signe d'autres performances magistrales au théâtre dans Les Femmes de Troie, Vivat! Vivat ! Regina !, Hedda Gabler et Maison de Poupée. Partagée entre l'Europe et Hollywood, sa carrière cinématographique se voit couronnée en 1962 par un autre rôle mémorable dans Les Liaisons coupables de George Cukor. La présence élégante et majestueuse de Claire Bloom est lui permet de partager l’affiche avec de grandes stars : Richard Burton et Fredric March dans Alexandre le Grand (1956), Yul Brynner dans Les Frères Karamazov (1958), et Charlton Heston dans Les Boucaniers d’Anthony Quinn (1958), dans lequel transparaît tout son talent. Parmi ses autres films remarquables, citons L'Homme de Berlin (Carol Reed, 1953), Les Corps sauvages (Tony Richardson, 1958), La Maison du diable (Robert Wise, 1963), L'Espion qui venait du froid (Martin Ritt, 1965), Charly (Ralph Nelson, 1968), L'Homme tatoué (Jack Smight, 1969) Sammy et Rosie s'envoient en l'air (Stephen Frears, 1987) et Crimes et délits (Woody Allen, 1989). pagebreakElle se mariera trois fois. Claire Bloom rencontre son premier mari, Rod Steiger, en jouant avec lui dans la pièce Rashomon en 1959. Leur fille Anna naît en 1960. Après dix ans d’une union tumultueuse, ils divorcent. La même année, elle se remarie avec Hillard Elkins (1969–1972). Après une période de célibat de treize ans, elle se marie pour la troisième fois avec l'écrivain Philip Roth, mais cette union ne durera que cinq années. Au cours des années soixante-dix, atteignant l’âge mûr, Claire Bloom se tourne vers des rôles plus alimentaires, certes, mais de grande classe, dans des feuilletons et téléfilms, dont Backstairs at the White House (1979) et Brideshead Revisited (1981), pour lequel elle a été nommée aux Emmy Awards. Sont également encensées ses prestations dans la minisérie épique Ellis Island (1984), The Ghost Writer de Philip Roth (1984) et Shadowlands (1985), qui lui vaut d’obtenir le British Television Award.Claire Bloom est apparue dans plusieurs pièces shakespeariennes télévisées au cours des dernières décennies, tout en jouant des rôles princiers comme la Tsarine Alexandra et Catherine d'Aragon. Une de ses apparitions les plus récentes sur le petit écran est l’adaptation télévisuelle des Dix Commandements (2006) ou encore dans la série Doctor Who (2010). Claire Bloom publie aussi ses mémoires. Si Limelight and After : The Education of an Actress (sorti en 1982) est plus orienté vers sa carrière, son second ouvrage autobiographique, Leaving a Doll's House : A Memoir (publié en 1996), évoque quant à lui sa vie privée.