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Hier était diffusé le début de la série spin off du désormais classique Breaking Bad, Better Call Saul. Review.

Force est de constater que s’il y avait une série attendue en ce début d’année, c’était bien le spin off de Breaking Bad : Better Call Saul. La série de Vince Gilligan et Peter Gould vient de démarrer aux USA (et arrive aujourd’hui en France sur Netflix). Review sans spoilers.Autant répondre à la question tout de suite : Non, Better Call Saul n’est pas Breaking Bad et ne lui arrive pas (encore) à la cheville ! Mais elle est tout de même (déjà) très proche de ses mollets.Breaking Bad avait pris son temps pour installer son rythme et son univers, visiblement Better Call Saul va aussi prendre le sien. Ceux qui ont aimé les aventures de Walter White seront en pays conquis, tant le spin off fait directement référence à son aîné. La scène d’intro de la série en noir et blanc, flashforward de Better Call Saul (mais aussi de Breaking Bad, donc) est à ce titre magnifique : Saul Goodman terré au fin fond du Nebraska se remémore, nostalgique, les années fastes d’antan. Cut ! On le retrouve six ans en arrière, alors qu’il n’était encore que Jimmy McGill, avocat de seconde zone, loser pathétique, humilié au quotidien, comme l’avait été avant lui Walter White, aux débuts de Breaking Bad, pour une revanche annoncée.>>> Premiere était sur le tournage de Better Call SaulLes autres, ceux qui ne connaissent pas encore Saul Goodman seront rapidement conquis. Rarement on avait vu en effet dans une série un anti-héros aussi bien construit. La pâte Gould/Gilligan au sommet de son art. Il faut dire que le comédien Bob Odenkirk, de presque tous les plans, est excellent dans le rôle de l’avocat emblématique, réduit à plaider pour des ados alcooliques nécrophiles, empêtré dans la spirale de l’échec, ratant tout ce qu’il entreprend et humilié au quotidien même par le gardien du parking (le Mike joué par Jonathan Banks que les fans connaissent déjà bien).On pense aux Frères Coen, à la série Fargo qui leur rendait hommage et où jouait d’ailleurs également Bob Odenkirk, et on se prend rapidement d’affection pour le personnage. Ce qui est le but premier d’un pilote.Better Call Saul est  donc une série qui se veut aussi indépendante, et pas seulement juste un spin off. Ce qui est une très bonne idée de base de la part de ses créateurs et une réussite complète à ce niveau. Pas besoin de connaitre son aîné pour se laisser conquérir par ce nouveau show. Et on a presque envie de se laver le cerveau et d'être dans la peau des néophytes pour le plaisir de la découverte.Petite ombre au tableau cependant de cet épisode 1 (réalisé par Vince Gilligan lui-même), le frère de Jimmy/Saul - Chuck (campé par Michael McKean) - est pour l'instant très en retrait par rapport au rôle-titre, même si l'on comprend que son rôle est et sera déterminant dans la vie de notre anti-héros, dans ses aspirations, dans sa future transformation et, bien évidemment, dans son changement de patronyme. Mais les amateurs de Breaking Bad le savent, Gould et Gilligan, on le répète, aiment prendre leur temps et bien poser leurs pions avant d’avancer dans une direction que le spectateur n’avait pas anticipé. Telles les dix dernières secondes de ce premier épisode qui laissent le spectateur totalement addict, en manque de shoot d’épisode !Bluffantes pour ceux qui n’auraient jamais vue Breaking Bad, bluffantes & jubilatoires pour les fans ! On vous aura prévenu.Bande-annonce de l'épisode 2 : Nicolas Bellet