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Abdellatif Kechiche va-t-il triompher de Cannes dès sa première venue ? La Vie d'Adèle, présenté ce soir en compétition, filme trois heures durant l'amour en gros plan et réussit le tour de force de faire vivre physiquement le désir, l'amour, le manque des deux amantes, incarnées, pour ne rien gâcher, par deux actrices démentes. Un film immense qui renvoie aux vestiaires la plupart des précédentes tentatives de filmer le désir et devrait terrasser les festivaliers. Après La Grande Bellezza, notre deuxième claque de cette 66e édition cannoise.Les deux extraits du film ne montrent pas ça, mais permettent de faire connaissance avec les personnages. D'abord Adèle (Adèle Exarchopoulos), lycéenne troublée par son désir d'une autre femme et confrontée au regard des autres, dans une séquence qui donne un aperçu de l'intensité de son jeu. Puis Adèle face à Emma (Léa Seydoux), dans une discussion philo rudimentaire qui montre la fascination de la première pour la seconde et le trouble qui s'installe.Pour rappel, La Vie d'Adèle est l'adaptation du roman graphique Le Bleu est une couleur chaude par le réalisateur de La Graine et le Mulet et Vénus Noire, et regarde la basculement d'Adèle, lycéenne de 15 ans, quand elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s'affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...Présenté en compétition à Cannes, La Vie d'Adèle sortira en salles le 9 octobre prochain. Lire notre review de La Vie d'Adèle