A la fin du film, les lumières ne se sont pas rallumées... Et pour cause : les gérants du cinéma étaient partis.
Quelle serait votre réaction si vous étiez enfermé dans une salle de cinéma ? Fantasme cinéphile pour certains ou véritable cauchemar pour d’autres, c’est ce qu’il s’est passé le 28 janvier dans un cinéma de Rio de Janeiro au Brésil, à l’occasion d’une projection de Winter Break d'Alexander Payne, nommé aux Oscars.
Sans volonté d'imposer un escape game, les employés ont malencontreusement oublié une quarantaine de spectateurs. Pensant avoir terminé leur journée de travail, l'équipe du lieu a fermé les portes, sans savoir qu’elle laissait derrière elle un public claquemuré.
Un des spectateurs a qualifié l’évènement "d'absurde et surréaliste". Une victime de l’incident, Marcelo Alonso, n’a pas hésité à capturer la scène pour la partager sur son compte Instagram.
"Enfermés dans le cinéma Net Station, à Botafogo ! Le personnel a éteint les lumières et nous a enfermés pendant le film ! Absurde ! Après avoir crié et appelé les pompiers (pendant 30 minutes), nous avons pu être évacués du cinéma", a écrit Alonso dans la légende.
Le journal brésilien O Globo a fourni plus de détails sur l’incident. Au Brésil, le film a été rebaptisé Os Rejeitados, signifiant Le Rejet. Une enseignante à la retraite, Ruth Kaufmann, comptait parmi les spectateurs séquestrés : "C’était comme si nous étions orphelins. Quel drame, n’est-ce pas ? Nous étions abandonnés, désespérés. Après avoir vu le film, Le Rejet, nous nous sentions justement rejetés".
Ironiquement, le film nommé dans cinq catégories aux Oscars aborde un sujet similaire. M. Hunham (Paul Giamatti) est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus, un élève de 1ere aussi doué qu’insubordonné. Trop récemment endeuillée par la mort de son fils au Vietnam, Mary, la cuisinière de l’établissement, préfère rester à l’écart des fêtes. Elle vient compléter ce trio improbable.
Adriana Rattes, associée fondatrice de Grupo Estação, s’est excusée pour l’erreur et a demandé à tous ceux qui étaient enfermés de contacter le groupe de cinéma. Bien qu’elle n’ait pas offert de remboursement après l’expérience, elle s'est exprimée : "En plus des excuses, nous voulons essayer d’offrir quelque chose qui est une gentillesse envers le public, après un si gros inconvénient… Nous voulons montrer que, oui, nous sommes très inquiets de ce qui s’est passé et bouleversés".
Pendant ce temps, l’expérience éprouvante n’a pas freiné l’attrait du film. "C’est un film merveilleux. Ne le manquez pas !", a conseillé Ruth Kaufmann au beau milieu de son récit.
Que vaut Winter break, le nouveau Alexander Payne ? [critique]
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