Paperman, Feast et Far From the Tree ont été un laboratoire d’expérimentation pour une nouvelle animation.
Vous l’avez peut-être remarqué si vous avez vu le film ou la bande-annonce, Wish : Asha et la bonne étoile propose une toute nouvelle esthétique d’animation. Le film événement du centenaire de Disney n’est pas le premier à essayer de renouveler l’image animée puisque ces derniers mois ont vu se succéder plusieurs longs-métrages comme Le Chat Potté 2, Spider-Man : Nouvelle Génération et sa suite, ou encore Ninja Turtles : Teenage Years, qui ont proposé un nouveau style d’animation à mi-chemin entre technique moderne et rendu artisanal.
Disney n’est pas en reste et tente de s’aligner sur les concurrents avec la volonté assumée par les réalisateurs Chris Buck et Fawn Veerasunthorn de créer une image rappelant une peinture à l’aquarelle. Néanmoins, face au défi technique que cela représente, le studio a d’abord expérimenté ce genre d'évolution sur des courts-métrages avant de passer au format long.
Nous avons rencontré les créateurs de Wish, qui nous ont livré quels étaient spécifiquement les trois courts-métrages qui ont permis aux animateurs de peaufiner cette nouvelle esthétique avant de travailler sur Asha et la bonne étoile. Notez qu'ils sont tous les trois visibles sur Disney+.
Il y a plus de 100 références cachées dans Wish : Asha et la bonne étoilePaperman : Origamour
Bien loin d’être l’histoire d’un super-héros de format A4, Paperman raconte la tendre rencontre entre deux personnages. Échangeant un premier regard électrique sur le quai du métro, ils se perdent de vue, avant que le jeune homme recroise la jeune femme de l’autre côté de la rue, travaillant dans le bâtiment d’en face. Il décide alors de transformer sa pile de dossiers à traiter en une armada d’avions en papier qu’il lance dans l’espoir d’attirer l’attention de l’inconnue. De nombreuses tentatives seront nécessaires avant une conclusion pleine de douceur.
Réalisé par John Kahrs en 2012, le studio fait le choix du noir et blanc, ravivant tout l’héritage des comédie romantique classique hollywoodienne.
Feast : A hauteur de chien
Feast, réalisé par Patrick Osborne (animateur en chef sur Les Nouveaux héros) en 2014, prend le parti de raconter la vie d’un couple de sa rencontre jusqu’à la fondation d’une famille, à travers les yeux du chien de compagnie. Cet adorable toutou est caractérisé par un appétit vorace, d’abord épanoui lorsqu’il vit seul avec son maître, puis mis à mal à l’arrivée de la petite amie de celui-ci qui le met progressivement au régime. A contrecœur, le chien finit par troquer la malbouffe savoureuse contre des herbes fades.
Ici, l’animation est très colorée, jouant sur toute la gamme chromatique que peut apporter le thème de la nourriture. Pour mettre l'accent sur le chien et sa gamelle, pas besoin de contours noirs : le film est construit par aplats de couleurs, qui lui donnent son style si particulier. Le petit héros se détache de l'arrière-plan et des personnages humains en jouant sur les effets de flou.
Far From the Tree : l’école buissonnière
Aussi tendre et touchant que les deux précédents, Far From the Tree est réalisé par Natalie Nourigat en 2021. Mettant en avant une couleur très pastel, le court-métrage raconte l’apprentissage de la vie d’un jeune raton laveur auprès de sa mère prudente et autoritaire. Celle-ci lui apprend sévèrement qu’un manque de vigilance peut lui être fatal, au détriment de l’innocence propre à l’enfance. Lui-même devenu adulte et parent, le raton laveur a désormais le choix quant à l’exemple qu’il souhaite montrer à son petit.
Annecy 2021 : Rencontre avec Natalie Nourigat, réalisatrice du court-métrage Disney Far from the TreeCes trois courts-métrages ne présentent pas exactement le même style d’animation mais se sont montrés déterminant dans la recherche esthétique du studio pour Wish : Asha et la bonne étoile. Le centenaire de Disney célèbre aussi les innovations de ses animateurs et ces courts-métrages dénotent du chemin parcouru depuis les tous premiers films de Mickey Mouse dans les années 1920.
Wish: le Disney de Noël 2023 nous laisse sur notre faim [critique]
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