Möbius Jean Dujardin
Première/EuropaCorp

Le thriller d'Eric Rochant revient ce soir à la télévision.

A l'occasion de la rediffusion de Möbius, ce soir sur NRJ 12, nous republions un extrait de notre interview de Jean Dujardin, publiée dans le numéro de Première de février 2013. A l'époque, l'acteur fêtait le premier anniversaire de sa victoire aux Oscars et il était en couverture du magazine. Flashback.

Dans ce thriller d'espionnage d'Eric Rochant, Jean incarne un espion russe qui met sa mission et sa compagnie en péril lorsqu'il tombe amoureux d'une informatrice, incarnée par Cécile de France. Il nous expliquait alors sa joie mais aussi la difficulté de se remettre sérieusement au travail après la folie hollywoodienne - juste avant de franchir de nouveau l'Atlantique pour aller tourner avec George Clooney dans Monuments Men.

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Entre le tournage des Infidèles, à l’été 2011, et celui de Möbius en mai dernier, tu as finalement été absent des plateaux de cinéma pendant presque une année...C’est ça. J’étais très heureux de me remettre au travail, mais je ne l’ai pas vraiment fait avec le sourire car le rôle ne s’y prêtait pas. Accepter un film d’Éric Rochant, c’est un peu comme quand tu décides de tourner avec Nicole Garcia. Ce sont des metteurs en scène qui ont un univers, une écriture, qui sont réfléchis, qui ont bossé leur scénario au millimètre. Ce personnage, je l’ai un peu vécu dans la contrainte – je souris d’ailleurs rarement dans Möbius. Je m’amusais souvent à dire que j’allais faire mon Ryan Gosling, j’ai pas mal bossé sur ma « stone face ». Après Les Infidèles, où j’étais dans l’excès, et The Artist, dans lequel je souriais beaucoup, il fallait cette fois-ci que je gomme mes expressions. Je me suis « loué » à l’histoire, fondu dans le film.

Tu te sentais comment lors du premier jour du tournage de Möbius ?
C’était à Nice et j’avais très peur. Je me revois encore la veille, dans ma chambre, en train d’apprendre mon texte comme un gosse. Je butais sur une réplique d’une phrase et demie, sans savoir pourquoi. J’ai eu la trouille de retourner bosser. C’est peut-être aussi Rochant qui déclenchait ça, dans le sens où c’est quelqu’un d’exigeant. Mais je m’étais surtout monté la tête tout seul. J’étais intimidé par le rôle, par l’histoire, par la promesse... C’est un personnage très dénudé. Il fallait aussi tout simplement que je recommence à faire mon métier. Je ne me sentirai jamais légitime ou arrivé. Je m'angoisse à chaque fois. Je recrée du doute et donc du plaisir. Si tu savais comme j’ai faim... J’ai un problème de riche car je vais être obligé de tourner le Clooney au mois de mars. Enfin, obligé... L’aventure est très belle, donc je vais le faire, mais j’ai surtout envie de bosser en France. C’est absurde, je sais. N’importe qui dirait le contraire. Mais je ne suis pas arrivé jusqu’àl’usure ici parce que je tourne peu et qu’à chaque fois, je me retrouve juvénile, plein d’envie, détendu. Excité. Mon fantasme, là, ce serait de partir faire un petit film sous la direction d’un metteur en scène avec lequel je m’entendrais bien. Dans la Drôme, tu vois, vers Montélimar. Dans un village où tu peux boire des coups le soir, manger dans de bons restos et avoir un beau petit rôle dans un beau petit film avec des acteurs sympas. Je rêve de ça. Pourquoi aller à Hollywood quand on a Montélimar ?

En bonus, voici la vidéo du shooting de Jean Dujardin pour ce numéro, réalisé par Sébastien Vincent :


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Bande-annonce de Möbius :