A l'occasion de la venue de Jean-Paul Belmondo au Festival de Cannes le 17 mai prochain, sera diffusé le documentaire de Vincent Perrot et Jeff Domenech : Belmondo, Itinéraire... . Une idée qui a germé dans l'esprit de Jeff Domenech, gérant de Mac Do et fan de Belmondo, et qui finit sur les marches du Festival. Itinéraire d'un fan gâté : Jeff Domenech raconte à Premiere.fr la folle aventure de ce projet.Jean-François Domenech signe le documentaire, réalisé avec Vincent Perrot, bien connu des téléspectateurs et déjà auteur d'un docu sur Godard, Belmondo, Itinéraire..., qui sera présenté à Cannes, le 17 mai prochain. "Une fête pour Jean-Paul Belmondo" : c'est comme cela que "Jeff" décrit ce film, né d'une envie de rendre les honneurs au grand acteur qu'il admire depuis son enfance. A 40 ans, Jeff Domenech réalise ce rêve, né il y a trois ans alors qu'il était gérant de Mac Do à Grasse, après avoir officié à Marseille, où il a également fait ses études de BTS audiovisuel. Qui aurait pu penser qu'il finirait sur les marches de Cannes avec son idole de toujours ? Et qu'il finirait par choisir entre le Mac Do et Belmondo et quitter le fast food le 1er janvier 2011. Un joli conte de fée que Jeff a tenu lui-même à raconter dans un livre, à paraître prochainement, et dont le titre, De McDo à Belmondo, résume parfaitement l'itinéraire fou de ce documentaire, qui sera également diffusé sur France 2. Premiere.fr a voulu en savoir plus.Comment est venue l'idée de faire ce documentaire sur Jean-Paul Belmondo ?Tout a commencé par ma rencontre fortuite avec Georges Lautner au Festival de Monaco. J'habite sur Cannes et je suis gérant d'un Mac Do à Grasse. J'accompagnais donc des amis chasseurs d'autographes à cet événement et je me retrouve près de Georges Lautner. Je me suis approché de lui et je lui ai dit : "Merci pour Le Professionnel... pour le suspense, la musique et Belmondo." A partir de là on a discuté, il m'a appris que le tournage ne s'était pas fait en Afrique mais en Camargue !! Il vivait à Grasse aussi et m'a proposé que l'on se rencontre de nouveau, qu'on prenne un apéro chez lui en me disant : "Ça te changera du Coca chez Mac Do" ! On a vraiment sympathisé et on est resté en contact et je suis ainsi entré dans la galaxie de Lautner. Un jour, il m'a donc appelé pour m'inviter à déjeuner dimanche midi, en me demandant de prendre au passage au Martinez, qui se trouve à côté de chez moi, un ami. C'était Jean-Paul Belmondo ! Georges Lautner savait que j'étais un fan inconditionnel. J'ai nettoyé la voiture et j'étais stressé jusqu'au dimanche ! Je suis donc allé chercher Jean-Paul Belmondo qui m'attendait en terrasse avec son chien. On s'est tutoyé et on a discuté, on a parlé cinéma... Je connais tous les dialogues de ses films par coeur. Puis on s'est vu régulièrement. Un jour, quand je l'ai ramené au Martinez, je l'ai observé marcher sur la Croisette avec son chien et s'asseoir face à la mer. Et là, je me suis juste dit comment peut-on ne pas faire un film sur cet homme, sur ce grand acteur...Et il a validé ce projet tout de suite ?J'avais peur de prendre un râteau donc j'en ai parlé à Alain, son frère aîné, d'abord. Jean-Paul a toujours refusé ce genre de choses mais son frère m'a dit de tenter, vu que Jean-Paul m'avait "à la bonne". Tu lui as dit comment ?Je lui ai demandé si j'avais son feu vert pour faire un documentaire, je lui ai dit : "Laisse moi juste écrire quelque chose et te le présenter." La première chose qu'il m'a répondu c'est : "Mais ça va intéresser qui?"Pourquoi avoir choisi comme compagnon d'aventure Vincent Perrot ?J'ai connu aussi Vincent chez Georges Lautner. J'ai eu une première version du documentaire réalisée avec une autre personne mais qui ne me convenait pas. Je me suis tourné alors vers Vincent. Il avait le réseau que je n'ai pas. On a travaillé vraiment main dans la main. Il a été à l'écoute et a fait le film dont j'avais envie. Je voulais un feu d'artifices autour de Jean-Paul Belmondo...Comment s'est passé le tournage ? Il y a effectivement un feu d'artifices de noms au générique !J'ai contacté les acteurs par l'intermédiaire de leurs agents entre deux Big Mac ! C'est un mélange entre la génération de Belmondo et du Conservatoire, avec Galabru, Marielle, Claude Rich, Rochefort etc et la nouvelle génération comme Vincent Cassel, Gilles Lellouche, Clovis Cornillac, Jean Dujardin, Albert Dupontel... Il y a aussi Vanessa Paradis et Sophie Marceau. Et, en clin d'oeil, Zidane pour parler du Belmondo footballeur, ou encore des gens comme Bob Sinclar qui porte ce nom en référence au film Le Magnifique. Tout le monde est venu de bon coeur. Jean-Paul participe aussi au film. En fait il se rend à une projection et on le voit réagir à ce qu'il regarde. C'est un témoignage multigénérationnel. Les acteurs ont les yeux qui brillent quand ils parlent de lui. Ils sont tous très respecteux du travail de Jean-Paul et l'admirent. Gilles Lellouche dit par exemple que "ce n'est pas un acteur, c'est un mentor". Vincent Cassel explique que lorsqu'il a fait Mesrine avec Depardieu, il ne pensait qu'à une chose : à la complicité entre Belmondo et Gabin.Qu'a dit Jean-Paul Belmondo quand il a vu le documentaire ?Il ne pensait pas que j'y arriverais. Il a été touché et surpris de l'influence qu'il peut avoir sur la nouvelle génération d'acteurs. Comment expliques-tu alors que tu y sois arrivé ?Je n'ai pas lâché l'affaire. Je n'ai pas baissé les bras après la première expérience non concluante pour moi. Et surtout j'avais la confiance de Jean-Paul Belmondo. Et je ne voulais pas le décevoir. Et puis il y a la part de providence...Belmondo t'a-t-il donné des conseils ?Il m'a donné carte blanche. Il m'a juste dit de faire attention aux jaloux et aux aigris de ce milieu...Au final, tu as voulu montrer quoi à travers ce film ?J'en avais marre que l'on ne parle de Belmondo que dans les journaux people. J'ai envie qu'on reparle de Belmondo en tant qu'acteur. J'en avais marre que les jeunes de 20 ans que j'embauchais au Mac Do ne soit pas capable de me citer 3 films de Belmondo. Et puis je voulais montrer qu'on peut avoir des rêves et les réaliser. Comment appréhendes-tu le 17 mai à Cannes ?J'ai une photo de moi à 15 ans à mon premier Festival de Cannes. Mon père m'a dit de poser devant l'affiche de Hold Up en me rétorquant : "C'est la seule fois où tu approcheras Belmondo de si près !". Et 26 ans après, je monte les marches avec lui ! A vrai dire le premier jour où j'ai eu cette idée, j'ai tout de suite pensé à Cannes... J'appréhende bien cette soirée, ça va être une fête pour Jean-Paul. Il va revoir son public et il va être content. Pour moi, c'est ça qui compte.Quels sont tes 5 films préférés de Belmondo ?C'est comme si j'avais 50 enfants et que je devais en choisir 5 ! Je pense qu'à chaque période de la vie correspond un film de Belmondo. A 8-10 ans, c'est Le Magnifique et L'Incorrigible, à 14-15 ans Le Professionnel et Borsalino, et quand on est plus grand, c'est plutôt A bout de souffle et Un Singe en hiver. Evidemment Itinéraire d'un enfant gâté reste l'apothéose. Et le film que tu as vu le plus grand nombre de fois ?Le Professionnel. 120 fois. Je le regardais tous les soirs en K7 vidéo...Alexandra Apikian