De Donnie Darko à Prisoners : l'ascension de Jake Gyllenhaal
Jarhead : la fin de l’innocence de Sam Mendes (2005)
Le sous-titre français du drame guerrier de Mendes pourrait être le sous-titre permanent de l?acteur Gyllenhaal. Dans Jarehead, le jeune Marine de 20 ans qu?il incarne est jeté en plein désert au moment où éclate la Guerre du Golfe. Dans l?attente, l?ennui, face à l?incompréhension des enjeux, du contexte, de l?environnement, le soldat Gyllenhaal perd brutalement ses illusions d?enfant qui pensait jouer à la guerre.
Donnie Darko de Richard Kelly (2001)
C?est en adolescent fragile, tourmenté et marginal que Jake Gyllenhaal devient une star. Il est le Donnie Darko du film éponyme de Richard Kelly, teen-movie halluciné sur fond de voyages temporels, échec à sa sortie en salles mais devenu culte depuis. En lycéen sensible et perturbé qui va être amené à accomplir des horreurs, le jeune acteur pose les bases de ce qu?il dégagera longtemps dans ses rôles : le garçon doux et fragile, presque effacé, mais souvent abîmé ou confronté à la violence du monde.
Zodiac de David Fincher (2007)
Dans le polar enquête magistral de Fincher, Gyllenhaal trimballe encore son image de novice crédule qui se fracasse contre la dure réalité. Il est le jeune dessinateur du San Francisco Chronicle dont les deux ouvrages qu?il a consacrés au Zodiac ont fourni la matière au film, qui se heurte perpétuellement au cynisme de son collègue spécialiste des affaires criminelles incarné par Robert Downey Jr. Mari rangé et jeune père de famille, il est taillé pour représenter le « bleu » que personne ne prend au sérieux mais qui finit par sacrifier sa vie et sa famille sur l?autel de son obsession.
Prince of Persia : Les Sables du temps de Mike Newell (2010)
L'exception qui confirme la règle. Unique tentative à ce jour de donner à Gyllenhaal un rôle de héros de film d'action, Prince of Persia : Les Sables du temps est avant tout une production Jerry Bruckheimer chez Walt Disney adaptée d'un jeu vidéo. Récit de fantasy épique au look arabisant, le résultat est curieusement agréable à voir dans la catégorie pop-corn movie - et oui, Gyllenhaal est crédible en prince arabe aux cheveux longs, hyper musculeux et adepte du parkour. Les faibles résultats du film au box-office tuèrent toutefois la carrière de Jake dans le blockbuster rutilant. Dommage ?
L'ascension de Jake Gyllenhaal
Dans Prisoners, Jake Gyllenhaal incarne un super flic torturé et signe une de ses meilleures performances à ce jour. Ce n?est certainement pas la dernière ? <em>« c?est un acteur qui est en train de mûrir de manière radicale et qui va nous surprendre dans le futur. Ses meilleurs rôles sont devant lui »</em> <strong>nous disait </strong><strong>Denis Villeneuve</strong>. Ni même le premier coup d?éclat de cet acteur de 32 ans qui, à 20 ans, incarnait l?adolescent très spécial de Donnie Darko, le film devenu culte de Richard Kelly.Avant <em>Prisoners</em> puis <em>Enemy</em>, du même Denis Villeneuve qui en a fait son acteur fétiche, retour sur cinq rôles avec lesquels Jake Gyllenhaal a affiné et affirmé sa stature.
End of Watch de David Ayer (2012)
Dans le polar de David Ayer, Jake devient badass : il a gardé sa musculature forgée pour <em>les Sables du temps</em> et joue Brian, un policier faisant régner tant bien que mal la loi et l'ordre dans les rues de Los Angeles avec son partenaire Mike (Michael Pena). Le truc d'End of Watch : faire semblant d'être en found footage, le film commençant lorsque Brian installe des caméras dans la voiture de patrouille. Et on ne perd rien du quotidien des deux flics, de leurs emmerdes de couple aux fusillades avec les gangs de LA. Armé d'un jeu de contrastes (gueule d'ange et crâne rasé, verbe gouailleur et gâchette facile), Gyllenhaal frappe fort. Et s'entraîne pour son rôle de super flic chez Denis Villeneuve.
Bonus : Time to Dance, le clip de The Shoes (2012)
Quelques mois avant la sortie du film de David Ayer, l?acteur participe au clip du groupe français The Shoes : sorti du four Disney et de la comédie romantique <em>Love, et autres drogues</em>, Gyllenhaal se réincarne en bad guy vénère et musclé, clope à la bouche et capuche sur la tête, regard mauvais, hanté par des visions sanglantes. C?est peut-être ce clip qui marque le vrai tournant dans la carrière de Jake, métamorphosé physiquement, qui abandonne toute velléité d?être le énième héros hollywoodien et montre sa vraie carrure d'acteur habité, tendance poids lourd.
Dans Prisoners, Jake Gyllenhaal incarne un super flic torturé et signe une de ses meilleures performances à ce jour. Ce n’est certainement pas la dernière – « c’est un acteur qui est en train de mûrir de manière radicale et qui va nous surprendre dans le futur. Ses meilleurs rôles sont devant lui » nous disait Denis Villeneuve. Ni même le premier coup d’éclat de cet acteur de 32 ans qui, à 20 ans, incarnait l’adolescent très spécial de Donnie Darko, le film devenu culte de Richard Kelly.Avant Prisoners puis Enemy, du même Denis Villeneuve qui en a fait son acteur fétiche, retour sur cinq rôles avec lesquels Jake Gyllenhaal a affiné et affirmé sa stature.
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