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La description des rituels paramilitaires comme celle des rituels des gangs, aussi brutaux, ont valu à Tropa de elite une réputation de film fascisant. Pas de quoi monter sur ses grands chevaux car si José Padilha – épaulé par le scénariste de La Cité de Dieu et par un authentique ancien capitaine de police militaire – n’y va pas avec le dos de la cuillère, le résultat est plus brutal que douteux, pas très éloigné de certains films d’Oliver Stone. Tropa... en partage quelques tics (certaines situations pontifiantes, des personnages trop hauts en couleur pour être pris au sérieux) mais, surtout, un sens inné de la mise en scène qui transporte plusieurs séquences. Par exemple cette ouverture des plus intense définissant rapidement, avec un sens du spectaculaire très stylisé, une favela comme une zone de guerre ou, plus précisément, comme un théâtre des opérations. On laissera aux théoriciens les éternelles discussions sur certains effets de stylisation de la violence pour simplement relever le manque de subtilité de Padilha, qui aborde tout fond social ou politique avec une lourdeur de telenovela. Son coup de gueule face à une situation toujours plus explosive s’en retrouve sérieusement atténué. Reste la découverte d’un cinéaste certes balourd mais incroyablement doué pour décrire le chaos d’une ville prise entre cynisme et désespoir.
Toutes les critiques de Troupe d'élite
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Troupe d'élite dénonce la corruption et l'inertie de la police traditionnelle, complice des narcotrafiquants qui font régner la terreur dans les favelas, et la naïveté des ONG qui ne peuvent y travailler qu'en étant introduites par les chefs de clans criminels. Le film montre aussi la complicité de la jeune bourgeoisie brésilienne qui ne cesse de se fournir en drogues diverses, alimentant ainsi le trafic d'armes.
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Nettement plus désespérée que La cité de Dieu, cette fiction hyperréaliste, tournée en totale immersion, opte pour un point de vue du policier plutôt que celui des gangs. A partir d'un scénario inutilement compliqué et d'un dispositif narratif assez conventionnel, la trajectoire des trois protagonistes forme une fresque nerveuse qui reprend les thèmes liés à la violence au Brésil. La dynamique du film repose sur une accumulation de scènes qui témoignent d'une guérilla urbaine sans merci et dénoncent l'hypocrisie d'une société gangrénée.
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(...) Le cinéaste José Padilha s'offre tous les droits pour dépeindre Rio avec un réalisme brutal et sensationnaliste. Pour le spectateur, deux option. Soit on adhère et on applaudit l'efficacité formelle de cette carte postale ultraviolente (...). Soit on se rend à l'évidence que ce film de guerre, saturé de couleurs et de musiques criardes, est conçu comme un de ces jeux vidéos où il n'es plus temps de penser.