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En quelques plans dont un somptueux travelling avant parmi des montagnes de cartons, Propriété interdite réussit
le triple exploit d’émouvoir sans raison, d’inquiéter sans mobile et de harponner l’attention comme si l’intrigue venait déjà d’atteindre son point culminant. Mais elle ne fait que s’installer, et la suite, tout en détails habilement distillés (des ombres furtives, des conversations téléphoniques désespérées, des phénomènes à la frontière du surnaturel), ne fera qu’amplifier l’intérêt, puis le malaise, puis la terreur. Car, oui, le film d’Hélène Angel fait peur. Volontairement, intelligemment, élégamment, aussi bien par son atmosphère que par son exploration d’un deuil insoutenable que couronne un final impressionnant de sérénité cauchemardesque.
Toutes les critiques de Propriété interdite
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Hélène Angel réussit à créer une ambiance angoissante, teintée d'humour noir et de sous-entendus, où la violence est souvent sous-jacente. La bande originale participe grandement à la mise en place de cette atmosphère stressante. Malgré une légère baisse d'intensité dans son second tiers, ce court thriller de 80 minutes saura intriguer et captiver le spectateur jusqu'au crescendo final.
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Huis clos étrange réduit à la plus stricte définition du genre, le troisième long métrage d'Hélène Angel est un délicat travail d'effacement cinématographique.
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Au moment où l’on commence à se dire que la situation du couple prisonnier de la maison fantôme est un peu mécanique, répétitive et unidimensionnelle, surviennent des éléments extérieurs bienvenus qui relancent la machine.
D’abord, la présence d’un squatteur tzigane dans les étages, à la fois réminiscent des Bijoux de la Castafiore et renvoyant à l’actualité sur les Roms en France. Puis l’arrivée d’un couple d’amis venus passer le week-end.
On ne racontera pas la dernière partie, la plus convaincante, effarante montée d’intensité à la fois comique, violente et politique. On dira juste qu’Hélène Angel y lâche les chevaux (voire les chiens), l’alliance circonstancielle d’une femme et d’un étranger dézinguant l’ordre des choses bourgeois patriarcal.
Cette maison hantée devient un peu la maison France investie par le chaos du monde. Et finalement, Propriété interdite fait un excellent titre, tant dans sa connotation thriller que dans sa vieille acception marxiste. -
Le cœur qui bat d'angoisse… et un vrai coup de cœur. Propriété interdite, d'Hélène Angel, surprend constamment par sa liberté de ton. (...) A la fois film de genre, chronique du naufrage d'un couple et réflexion sociale, Propriété interdite est une œuvre d'une extrême richesse, mais pas un film de femmes. «Cette dénomination m'agace, avoue Hélène Angel. Quand je réalise, je suis un être humain capable de me projeter dans tous mes héros.»
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« Propriété interdite » est un film à strates. Il y a d’abord une vraie tension, filmée avec mille et une variations, propre à générer une délicieuse terreur; une trajectoire scénaristique soignée, ensuite, inventive jusqu’au bout; un propos sur le couple et l’implosion des codes familiaux; un clin d’œil politique, enfin, à notre capacité à accepter l’étranger. Les acteurs sont d’une totale crédibilité et, parmi eux, Valérie Bonneton laisse exploser son merveilleux talent. N’ayez pas peur de pénétrer dans cette « Propriété interdite », vous ne le regretterez pas.
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Le cœur qui bat d'angoisse… et un vrai coup de cœur. Propriété interdite, d'Hélène Angel, surprend constamment par sa liberté de ton. (...)
L'angoisse va crescendo pour déboucher sur une surprise. «Les personnages pensent que le danger vient de l'extérieur alors que c'est en eux qu'il se dissimule», précise la réalisatrice de Rencontre avec le dragon (2003).(...)
Si Charles Berling est convaincant en mari dépassé, c'est Valérie Bonneton, héroïne de la série «Fais pas ci, fais pas ça» et épouse de François Cluzet dans Les Petits Mouchoirs, qui porte ce thriller haletant. (...)
A la fois film de genre, chronique du naufrage d'un couple et réflexion sociale, Propriété interdite est une œuvre d'une extrême richesse, mais pas un film de femmes. (...) -
Victime peut-être de ses ambitions multiples, après s'être perdu en épuisant les ressorts d'une paranoïa trouble, le film ne trouve à se raffermir qu'en sautant à pieds joints dans la fable et l'expression d'un discours devenu trop évident.
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Ce canevas classique de l'horreur - la maison hantée, le hors champ comme lieu privilégié de la peur, le motif freudien des galeries intérieures, l'allusion politique à l'ordre social comme cause de ces dérèglements intimes - est irréprochable sur le papier.
La mise en scène ne parvient pas, hélas, à s'en emparer de manière efficace et convaincante, faute de rythme, d'inspiration, d'incarnation, de renouvellement.
La greffe de la vision politique sur la trame fantastique prend par surcroît très mal, relevant d'un placage brutal qui semble arriver comme un cheveu sur la soupe.
Voilà donc un film qui séduit davantage pour ce qu'il aurait dû être que pour ce qu'il est en réalité.
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Mais c'est avant tout avec le réel qu'Hélène Angel crée le malaise - la voix d'un frère disparu sur un répondeur, les crises de boulimie de la jeune femme. Claire s'empiffre jusqu'à la nausée, comme pour vomir sa culpabilité ou peut-être son mari, ce bourgeois, avec sa grosse bagnole et son portable greffé à l'oreille. Dans Propriété interdite, l'étranger n'est peut-être pas ce Rom que le mari cherche à chasser mais Claire elle-même. Pour coller au genre, Hélène Angel enfile parfois de gros sabots (les scènes oniriques, bof), mais le film pose avec brutalité la question du rapport à l'autre : qui est donc celui qu'on croit connaître, qu'on croit aimer ? Un monstre, peut-être.
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On se laisse prendre par l’atmosphère lugubre et la radicalité de ce film d’horreur français qui, à partir d’un schéma classique, montre comment une femme rongée par le chagrin bascule dans la folie. Hélène Angel privilégie aussi bien les effets (caméra subjective, plombs qui sautent, plancher qui grince) que la psychologie du couple en décomposition formé par Valérie Bonneton et Charles Berling. Elle convoque une des pires phobies, celle de l’intrusion, tout en introduisant une dimension politique avec l’arrivée d’un rôdeur, d’un étranger qui va servir de détonateur et exacerber les tensions.
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Pour sa défense, difficile, on peut toutefois dire que de son bordel narratif Propriété interdite tire quelques moments intéressants. A force de confusion et d'intentions aussi approximatives que faussement subtiles - le concept du sans-papier sans terre face à l'idée arrogante de propriété bourgeoise -, le film devient presque intriguant. Il a quelque chose d'une série Z d'auteur, souvent grotesque de candeur ou par la rapidité de ses jugements. Si Angel mélange tout en se justifiant maladroitement par la folie, issue d'un problème de rapport et de communication, il faut néanmoins lui reconnaître une ou deux scènes de vrai malaise. Quand Berling (le mari, caricature téléfilmesque de bourgeois) craque, agressant le sans-papier préoccupé seulement par l'argent, Angel se met dans une position difficile et limite mais débouchant sur une vision d'un pessimisme radical et sans appel. Pas de quoi sauver cette fable transgenre du désastre, mais à la rigueur l'observer comme l'étonnant échec d'un cinéma aussi paumé que ce qu'il raconte.
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Avec "Propriété interdite", Hélène Angel réussit à moitié un film fantastique, certes, mais surtout politique où se mêlent forces de l’inconscient (l’apparition d’un tunnel utérin au sous-sol), critique en creux du libéralisme (Benoît est trader) et peur de l’étranger (une intrusion comme dans "Peau d’homme cœur de bête", son premier long-métrage). Le dénouement – chabrolien – ne convainc pas vraiment mais l’essai – vraiment original – mérite qu’on s’y arrête.
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Après un détour par le fantastique social, l'ensemble débouche en effet sur un véritable jeu de massacre qui tire sur tout ce qui bouge, c'est-à-dire aussi bien sur le vernis distingué du cinéma pour classes moyennes que sur les poncifs de nos shockers hexagonaux, concurrencés là où ils ne s'y attendaient pas. Cette tentative a d'ailleurs la brièveté d'une série B. Reste à savoir à quel public elle pourra s'adresser.