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Dans un cadre glacé plein de vitres et de miroirs, Gina Kim filme en gros plans et caméra à l'épaule les malheurs de Sophie, mise à mal par la passion. Malgré des ficelles parfois trop visibles, on succombe à la fièvre jaune, car derrière l'histoire d'amour pointe une histoire d'exil qui démultiplie l'impact du film.
Toutes les critiques de Never Forever
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) là où Never Forever atteint son but, c'est dans la façon où s'affirme in fine un ordre social d'acier qui tente de reprendre ses droits. Sans prendre le risque de dévoiler la conclusion du récit, il faut constater qu'à la contradiction sexuelle (homme-femme) et raciale (Américain-Asiatique) viennent s'ajouter les contradictions de classes, déterminant ultime, qui mènent le récit à une conclusion que vient à peine dissiper un épilogue indéchiffrable. De petit dispositif féministe, Never Forever se transforme en cri de révolte politique, en charge antibourgeoise. La douceur n'exclut pas ici une froideur lucide et doucement désespérée.
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C’est le portrait d’une jeune femme de bonne volonté, qui subit la pression de sa belle-famille catholique pratiquante ; une bourgeoise désoeuvrée, presque transparente, épouse parfaite aux sages chemisiers à cravate, qui se réveille et se révèle. C’est une histoire de classes et de racisme latent : pas de solidarité entre l’époux riche, intégré, catholique pratiquant et le clandestin qui survit avec plusieurs boulots. Dans ce premier film singulier et riche, parfois envoûtant, l’émotion vient à pas feutrés, sans esbrouffe. Une émotion qui doit beaucoup à la présence des acteurs, en particulier Vera Farmiga.
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Troisième film de Gina Kim, Never Forever, n'a rien du mélo. Au contraire, il évoque avec justesse les notions de sacrifice et de prise de conscience d'une femme qui a trop longtemps existé à travers son mari. (...) Ce récit d'apprentissage ne tombe jamais dans la caricature. Outre la mise en scène, c'est l'admirable performance de Vera Farmiga qu'il faut saluer.
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Grand Prix au dernier festival de Deauville, ce film est plutôt habile dans sa description de l'émigration asiatique à New York. (...) Comme souvent les premiers films, Never forever veut dire tout au risque d'en faire trop. C'est la tendresse naissante, puis impérieuse, entre Sophie et son amant de l'après-midi que la réalisatrice rend le mieux, presque comme dans un mélo de Douglas Sirk.
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Dépassant la traditionnelle situation trianglulaire mari-femme-amant, ce drame sensible brosse le portrait d'une héroïne pas forcément sympathique, mais à laquelle on s'identifie malgré tout.
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Incarnation stéréotypée du rêve américain pour son riche mari, autant que pour son amant pauvre, le personnage de Sophie est une construction de soap opera peu crédible. Proche de la poupée, avec ses vêtements pastel, ses boucles d'or et ses yeux myosotis, Vera Farmiga sauve le film de la niaiserie en s'investissant totalement dans l'expression de la frustration, du désir, de l'épanouissement.