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Ce premier long-métrage d'une documentariste flamande jette des êtres imparfaits dans un paysage grandiose, magnifié par la lumière du chef opérateur. Mais, face à ces personnages perdus entre leurs désirs et la réalité, entre ce qu'ils veulent et et ce qu'ils croient vouloir, le spectateur finit par ressentir lui-même une certaine dichotomie. Car si l'on s'attache à ces êtres opaques et pas toujours aimables, la lenteur contemplative de la mise en scène, ainsi qu'une certaine convention du scénario dans la 2e partie, finissent par plomber l'ensemble.
Toutes les critiques de Lost Persons Area
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un accident et un ouvrier hongrois vont chambouler ce fragile édifice à la mise en scène sans doute trop contemplative et au montage anarchique, mais qui exsude une déchirante solitude comme dans un 37°2 le matin pointure fillette.
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Caroline Strubbe filme des personnages, des corps, des passions secrètes ou consommées, les sourires du bonheur et les silences des drames. Il y a dans Lost Persons Area un souffle romanesque puissant qui se marie parfaitement avec l'intimité d'une histoire qui se raconte du bout de la caméra. Bravo. Rien de moins.
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Le lieu, patiemment exploré par la mise en scène, est au diapason des humeurs de chacun et du titre du film : nouvel horizon pour l’immigré, épicentre d’une crise de couple, vaste terrain de découverte pour l’enfant.
Un peu paumés, les personnages de Lost Persons Area n’en sont pas moins choyés par la cinéaste, qui les guide sans les forcer vers la résolution de leurs problèmes. Ce regard sensible fait beaucoup dans la réussite du film. -
Dès le début, on est frappé par l'ambiance de ce premier long métrage, la manière de la réalisatrice de filmer tout contre les corps, dans un immense espace de solitude. Pas n'importe quels corps : ceux de deux danseurs (dont la magnifique Lisbeth Gruwez, connue pour son travail avec le chorégraphe Jan Fabre), d'un ancien gymnaste de haut niveau et d'une gamine qui ne ressemble à aucune autre. Lors d'une scène surréaliste, des chevaux viennent courir sous les pylônes : on se dit alors que Lost Persons Area pourrait être un western, avec ses cow-boys mutiques et sa belle cantinière qui sert la soupe aux ouvriers, mais rêve d'une vie meilleure.
Un western songeur et heurté (superbes images, caméra à l'épaule) sur des âmes blessées dans des corps à haute tension. Avec cette fin ouverte et dérangeante : une petite fille qui fuit, libre soudain, comme de l'eau qui jaillit...
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(...) Caroline Strubbe choisit judicieusement de ne pas se poser en ayant recours constamment à la caméra à l’épaule, qui donne son mouvement et son rythme au film. La belle lumière (sans éclairage artificiel) met également en avant des corps emprisonnés et chahutés par un statut social auquel il est bien difficile d’échapper. Si Lost Persons Area souffre parfois de quelques longueurs, la mise en scène nous laisse découvrir un regard tendre et fragile sur des personnages perdus mais lucides face à leur incapacité à se libérer.
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Avec ses dialogues à l'économie et ses éclairages naturalistes, cette fiction flamande cultive une esthétique dense, une atmosphère lourde et sinistre où chaque personnage parait seul au monde, vaincu par un individualisme accablant. malgré un regard aiguisé et des acteurs remarquables toujours en mouvement, les choix de mise en scène imposent ici un film long et oppressant.
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Caroline Strubbe filme ce drame de la solitude en scope et caméra à l’épaule. Choix artistiques conférant à ce premier long-métrage une sensorialité bruissante et une âpreté poétique qui comblent un peu la vacuité du scénario.