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`Dans la lignée des films de Chloé Zhao (Les Chansons que mes frères m’ont apprises, The Rider), Land entend chroniquer « de l’intérieur » une poignée de destins au cœur d’une réserve indienne. Un quotidien à l’horizon bouché, abruti par la misère et l’alcool. Land raconte quelques jours dans la vie de la famille DenetClaw, qui doit faire face à la mort de son plus jeune fils, tué sur le front afghan. Le contexte socio-culturel mis en scène par Babak Jalali est passionnant, mais les enjeux dramatiques s’effilochent le long de scènes excessivement arides et mutiques, où les rares dialogues sont délivrés sans intensité par des acteurs figés dans des poses brechtiennes (une manière chic de dire qu’ils ont les bras ballants). Le film ne parvient jamais à toucher du doigt le lyrisme minimaliste des films de Zhao, ou la puissance topographique de ceux de Kelly Reichardt (La Dernière Piste, Certaines Femmes), auxquels on pense parfois au détour d’un plan. C’est d’autant plus dommage que l’émergence récente d’un cinéma « native american » est l’une des meilleures nouvelles du ciné indé US contemporain.