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(...) Drôle de grenier à la poésie d'un songe de gosse, le cachet d'un Murnau shooté à l'ecstasy.
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L’histoire n’a rien d’inédit, mais que son traitement est novateur ! Un enlèvement, un crash aérien, une inondation et un sauvetage en hélicoptère se révèlent dignes d’un grand film d’aventures ! Le réalisateur tchèque Jiri Barta, as du bricolage mâtiné de savant fou, use génialement d’objets hétéroclites comme des matières (des draps deviennent par exemple une rivière en folie). Il réunit des marionnettes, un bonhomme en pâte à modeler, du dessin animé, de vrais acteurs et un chat dans des décors réels ! Le mélange des jouets familiers et d’un univers débordant de folie douce et d’inventivité séduit les enfants, comme les parents.
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C’est dans [une] situation de crise de l’animation tchèque que nous parvient ce charmant Drôle de grenier !, dont le principal atout est son originalité. Certes, ce n’est pas l’histoire qui nous emporte vers des cîmes de nouveauté puisque l’auteur se penche sur la vie très désordonnée d’un groupe de jouets relégués au grenier (ce qui nous rappelle immanquablement la thématique récurrente des Toy story). En fait, là où Barta se distingue, c’est par sa volonté farouche de ne correspondre à aucun canon esthétique en vigueur : osant mettre en scène des marionnettes confectionnées avec deux ou trois bouts de ficelle, il n ’hésite pas à proposer aux bambins des personnages laids, éborgnés ou tout simplement abîmés par leur existence de jouets vieillissants.
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On pourra apprécier une certaine inventivité, qui consiste à remettre en circulation de vieux objets inutiles - y compris des gendarmes, ces petits insectes noir et rouge menaçants - pour recréer avec eux tout un monde fantaisiste.
Mais la poussière prend le dessus. La nostalgie véhiculée par cette esthétique vieillotte fait d'autant moins rêver qu'elle se double d'une assignation tristement rétrograde des rôles sexuels. Pour un film qui joue la carte du détournement, c'est problématique.