Beaufort

Contre toute attente, et bien que l'on n'y voie quasiment que des militaires, ce film est un brûlot antiguerre. Une sorte de Désert des Tartares actuel où l'attente et le néant sont encore pires que l'action et sa violence. Grâce à la puissance des images, à la détresse des soldats, à leur peur affichée et même revendiquée, ce film coup-de-poing a raflé les suffrages.

(...) Un huis-clos, un cauchemar. C'est cela que Beaufort, adaptation du roman de Ron Leshem, dénonce avec une puissance de feu qui transit. Que la société israélienne soit à même de produire des films aussi autocritiques est tout à son honneur car Beaufort est dans le même temps d'une irréprochable qualité. Il y a du grand spectacle dans ce "western" éprouvant et actuel, dans ce film sans femmes mais plein d'humanité.

Ce film puissant, chargé avec les balles réu vécu, nous emmène loin des "rambolinades" à grand spectacle. L'interprétation magistrale, la mise en scène virtuose, l'ambiance inédite, l'émouvante galerie de personnages et même l'étirement du temps, tout cela contribue à classer cette œuvre parmi les grands films de guerre... lasse.