Date de sortie 14 novembre 2018
Durée 101 mn
Réalisé par Valérie Mitteaux, Anna Pitoun
Scénariste(s) Valérie Mitteaux, Anna Pitoun
Distributeur Point du jour/DHR/À vif cinéma
Année de production 2018
Pays de production France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

8, avenue Lénine est un documentaire de société sur Salcuta Filan et ses deux enfants, Denisa et Gabi. Une famille rom roumaine qui vit en banlieue parisienne depuis 15 ans. Alors que de nombreux responsables politiques ne cessent d’affirmer que les Roms ont “vocation à rentrer chez eux”, Salcuta fait la preuve que la France et l’Europe ont la capacité de les accueillir dignement et que lorsque c’est le cas, il n’y a plus de « question rom ». Car en tant qu’Européenne, Salcuta a choisi. Et chez elle, c’est ici, en France.

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Critiques de 8, avenue Lénine

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Salcuta Filan est une héroïne. C’est en tout cas comme ça qu’aiment la présenter les deux réalisatrices du documentaire qui trace son portrait. Un doc sous-titré : Heureuse comme une Rom en France. Pas d’ironie là-dedans, ni de provocation. Sur l’affiche, Salcuta en maillot de bain, les mains sur les hanches, a un sourire franc qui ne dit pas autre chose qu’un bonheur simple et direct. Si ce visage radieux va de soi à priori, dans les faits, c’est une autre affaire. Ce 8 avenue Lénine – du nom de l’adresse où réside Salcuta Filan – suit sur plus de 15 ans le parcours du combattant d’une intégration réussie. Celle d’une jeune rom installée en France, depuis le démantèlement du camp où elle habite alors, jusqu’à la régularisation de sa situation. Entre ceux deux étapes, un florilège d’humiliations (suspicion, racisme, précarité, conditions d’accueil difficile…), une vie de famille qui essaie tant bien que mal de se déployer (elle a aujourd’hui 6 petits-enfants) et aussi des éclaircies grâce à des hommes et des femmes qui dans un élan citoyen admirable soutiennent Salcuta dans ce champ de bataille. L’une des grandes qualités de ce documentaire est la ténacité avec laquelle les deux réalisatrices ont tenu bon, n’ont jamais renoncé pour mener à bien cette épopée sociale qui ne cherche ni à ruer dans les brancards, ni à verser dans un quelconque misérabilisme pour appâter le chaland.  On est dans ce que le documentaire peut offrir de plus pur et complexe : une perception du réel qui triche le moins possible pour restituer une vérité nue.