Comédienne américaine réputée aussi bien au cinéma qu’au théâtre, Kathleen Turner est connue pour de nombreux films tels qu'A la poursuite du diamant vert, La guerre des Rose et sa participation dans la série Friends.
Cette fille d'ambassadeur mène une vie itinérante avant de débuter dans des pièces d'avant-garde. En 1981, Lawrence Kasdan lui confie dans la Fièvre au corps, un rôle de séductrice ambiguë inspirée de la mythologie érotique du film noir. Un rôle qui lui permet dès ce premier film d'obtenir une nomination aux BAFTA et aux Golden Globes. Kathleen Turner s'y affirme, d'emblée, comme une virtuose du simulacre et confirmera fréquemment son goût pour les héroïnes à double face, ballottées entre deux mondes : romancière timide/intrépide aventurière d'À la poursuite du diamant vert (Robert Zemeckis, 1984), pour lequel elle obtient le Golden Globe et le Los Angeles Film Critics Association Award de la meilleure actrice, styliste frigide/prostituée des Jours et les nuits de China Blue (Ken Russell, id.), ou deux époques : Peggye Sue s'est mariée (Francis Ford Coppola, 1986, pour lequel elle est citée à l’Oscar et au Golden Globe de la meilleure actrice, et obtient le National Board of Review Award).Son dynamisme et son humour sophistiqué s'accommodent mal de la grisaille quotidienne (Voyageur malgré lui, L. Kasdan, 1989 ; la première partie de la Guerre des Rose, Danny De Vito, 1990, qui lui vaut une nomination au Golden Globe et le Los Angeles Film Critics Association Award de la meilleure actrice), tant ses personnages procèdent de stéréotypes habilement amalgamés et font la part belle à l'autoparodie et au clin d'il cinéphile (la garce féroce de l'Homme aux deux cerveaux de Carl Reiner, 1983 ; la tueuse d'élite de l'Honneur des Prizzi de John Huston, 1985 grâce auquel elle remporte le Golden Globe de la meilleure actrice, ou Jessica, la supervamp de dessin animé de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, R. Zemeckis, 1988, à laquelle elle prête sa voix). Dans Julia et Julia (P. Del Monte, 1987), elle est écorchée vive aux prises avec l'irrationnel et en tout cas plus à l'aise qu'en journaliste vedette de l'information télévisée (Scoop, T. Kotcheff, id.) où elle affronte les pièges de la comédie sophistiquée. Ses dernières prestations sont d'ailleurs dans ce registre, que la comédie soit macabre (Serial Mother, John Waters, 1994) ou simplement policière (V. I. Warshawski, un privé en escarpins, Jeff Kanew, 1991 ; Pas de vacances pour les Blues, H. Ross, 1993). C'est pourtant dans le plus modeste Naked in New York (Daniel Algrant, 1993), où sa prestation est brève, que l'on retrouve son abattage. Elle semble désormais se spécialiser dans les compositions souvent mordantes comme dans Moonlight et Valentino (David Anspaugh, 1995) ou Une vraie blonde (Tom Di Cillo, 1997).Dans les années 2000, l'actrice se fait moins présente sur grand écran. On peut toutefois noter ses apparitions dans Friends où elle joue le père de Chandler Bing, où la série Californication.