Le cinéma scandinave fit une rentrée remarquée sur le marché international en 1951, sans doute grâce à Mademoiselle Julie d'Alf Sjöberg, mais aussi grâce à Elle n'a dansé qu'un seul été (Hon dansade en sommar), dont la scène d'amour au bord du lac entouré de roseaux devait compter dans la (petite) histoire du cinéma. Mattsson, l'auteur de ce film érotique (du moins apparaît-il ainsi à l'époque) qui produit l'effet d'une bombe, avait fait ses premières armes dans l'industrie cinématographique comme assistant de Per Lindberg et en signant en 1942 un court métrage le Régiment de Halland (Hallands regemente). Neuf ans plus tard, il avait déjà signé quinze longs métrages, dont l'uf pourri (Rötägg, 1946) et Printemps dangereux (Farlig var, 1949). À la vérité, Elle n'a dansé qu'un seul été est une uvrette plutôt racoleuse et, si Mattsson mérite une place au palmarès du cinéma scandinave, c'est grâce à trois films ultérieurs : le Pain de l'amour (Kärlekens bröd, 1953), qui traite de la guerre opposant en 1939 l'URSS et la Finlande ; Salka Valka (1954), d'après un roman de Halldor Laxness dépeignant une communauté de rudes et robustes pêcheurs, et les Gens de Hemsö (Hemsöborna, 1955), qui retrouvait le ton savoureux et la sinistre allégresse du roman de Strindberg fondé sur la vie des habitants de l'archipel de Stockholm.Depuis les années 50, Mattsson se consacre à la réalisation de thrillers clinquants qui lui ont valu le sobriquet de « Hitchcock suédois », mais dans lesquels il ne témoigne guère de la subtilité de son modèle. Parmi ses dernières uvres, seuls le Mannequin de cire (Vaxdockan, 1962), étrange évocation de E. T. A. Hoffmann, et le Meurtre d'Yngsjö (Yngsjömordet, 1966) peuvent encore retenir l'attention.