Django
Canal plus

Cette déclinaison sérielle du western culte de Corbucci fait un pas de côté pour revisiter son personnage-titre et lui offre un relief inattendu. A voir à partir de ce soir sur la chaîne cryptée.

De quoi Django est-il le nom ? Première surprise au visionnage de cette nouvelle itération des tribulations du pistolero imaginé par Sergio Corbucci, dix ans après avoir été repensées par Tarantino : si elle s’adosse aux tropes du genre (la ville frontière, la soif de l’or noir, les très gros plans sur les visages et les confrontations menées dans les règles de l’art), cette coproduction franco-italienne se dévoile sous une forme composite. Le mystérieux gunslinger n’est plus seul au centre. Il est autant question d’un père brisé, du destin contrarié d’une baronne as de la gâchette, du portrait d’une jeune épouse à l’enfance gâchée…



Tirant parti de sa narration fragmentaire, la série trace des parallèles entre les trajectoires de ses protagonistes pour mieux les croiser. De quoi interroger et creuser l’identité de tout un chacun dans ses moindres recoins. Un traitement que ce western feuilletonnant étend autant à ses personnages qu’au genre qu’il revisite. La série va jusqu’à jouer avec ce qui fait l’essence du héros. Dans les premières scènes, Django apparaît sous les traits d’un Matthias Schoenaerts hiératique, empruntant l’aura mythologique du personnage campé à l’origine par Franco Nero (qui fait d’ailleurs une apparition clin d’oeil). Puis, avec l’air de ne pas y toucher, il abandonne ces oripeaux. D’ailleurs, ce n’est même pas lui qui traîne le fameux cercueil, attribut phare du justicier de 1966. Dans cette version à double fond, le néo-Django s’est caché derrière une légende pour forger la sienne.

Django, saison 1 en 10 épisodes, à voir sur Canal + à partir du 13 février 2023.

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